Les Tempes du Temps, blog-notes de Claire MassartIdées, images, musiques à partager pour un tissage de qualité avec ceux qui pensent, qui vivent poétique. "Ceci est la couleur de mes rêves" J. MIRÓ
Une magnifique petite île, douce. Plus que jouer au guide touristique, vous donner en partage le saisissement de la beauté, les présences immédiates et lointaines.
Je poste aujourd'hui, 6 octobre, ce billet écrit en septembre. Il n'est plus d'actualité - à part l'avarice du ciel - mais il ne faut pas oublier trop vite.
Bel automne à vous.
Vinciane DESPRET dit que ce qui l'intéresse, ce n'est pas pourquoi les gens aiment les animaux mais plutôt COMMENT. Pour moi, c'est humblement, avec curiosité et la plupart du temps, émerveillement.
Quand une photo inspire un tableau : quand deux artistes jouent leur partition, la première interprétant le réel, la seconde interprétant cette interprétation.
Enfin, dans les dialogues rêvées, l'évidence de la mer et de ses compagnons célestes. Nous ne nous lassons pas de la poésie, tantôt classique tantôt surréaliste des lieux.
Je souhaite partager.
Après ceux du règne animal, les échanges continuent autour d'un autre règne : celui du végétal. Choix difficile dans les images... Mais du vif au mort, de l'arbre à l'herbe, tout nous inspire des mots.
Nos yeux accrochés, souvent par les mêmes images. Ou bien l'une dit : Regarde ! Nous échangeons, c'est parfois un peu surréaliste alors nous rions. Et nous essayons de fixer l'instant. D'abord, les bêtes.
Quand on ne sait pas voyager, qu'on aime partir mais qu'on ne sait pas faire les bagages... Quand le départ est compliqué alors que c'est si joyeux d'y aller !
Quand on aime la langue et qu'on se penche sur l'histoire de l'écriture, on voit apparaître les VOYELLES ! Et ça change tout. Essayez de prononcer le mot YOUYOU en supprimant les voyelles...
Le bon vent ? Le mauvais vent ? Hélas... Plutôt celui qui dessèche, qui brise, qui arrache. Celui qui n'en démord pas comme un macaque.
Pardon pour ce billet triste.
Quand l'espionnage des pies prend beaucoup de temps, qu'on voit plein de mouvements et de formes, qu'on attend sans attendre vraiment une éclosion qu'on ne verra peut-être pas tandis que le printemps pousse sa verte chansonnette.
Quand on fulmine contre les marchands de bonheur, contre le " bien-être " obligatoire, contre l'anesthésie de la pensée par des outils-pansements très lucratifs !
Des souvenirs de tremblements de terre, dans l'enfance et mon pays natal pour le premier, dans la jeunesse et le pays le plus exotique que je connaisse pour le second. Les deux très forts.
Vous l'aurez compris, Clarisse et moi aimons les arbres. Ils nous sont indispensables. Elle les photographie avec amour. Je les contemple et reçois leur présence. Merci, les arbres !
Réduire au silence les ruminations et se nourrir et se consoler avec les arbres, la lune, le ciel. Bref, élargir l'horizon. Aspirer la lumière. Se taire. Ecouter le grand silence.
Toujours la Grèce, pour toujours ! De joie en joie. Merci l'amie.
Tant à dire et à montrer (lorsqu'on voyage avec une photographe). Pays béni des dieux. Lumière.
Quand on s'accroche aux branches, rameaux, fleurs et feuilles, ailes d'oiseaux et pattes de chien. On s'accroche parce que c'est du solide et qu'en ce moment, le sérieux et le compétent manquent. En rire ?
Je découvre un immense écrivain. Tout ce que j'en ai lu m'enchante. Et je dis au revoir à un grand musicien, so Chick ! Ils vont bien ensemble, mes deux artistes.
Les mots qui écorchent yeux et oreilles ! Non parce qu'ils sont nouveaux mais parce qu'ils désignent - plus ou moins exactement d'ailleurs - des choses qu'il faut nommer différemment. Pourquoi ? Réponse complexe.
Toujours l'œil attiré par des trucs bizarres ! Des formes, des couleurs, des matières. On décline, on inverse, on renverse, on imagine, on invente à partir du réel.
Pas en dessous (36ème), pas au dessus : juste à côté pour voir en oblique ce qu'il y a de passionnant de magnifique, de petit comme un champignon ou d'immense comme le ciel... Un tango.
Quand on entasse trop, qu'on ne sait plus classer pour l'avoir trop fait dans son métier, quand les papiers, TOUS les papiers s'empilent... Quand on ne sait plus par où commencer, découragée : le bureau restera capharnaüm.
Sabine Dewulf, une résonance particulière. Je découvre son écriture et ce n'est pas une surprise : bien sûr, elle écrit comme ça ! Mais c'est une émotion, une mélancolie bien douce. Pas de narcissisme, pas de copinage. De l'admiration et une proximité.
Carte postale d'un lieu simple où l'on respire, où l'on reprend des forces. Où le fait de regarder le ciel nourrit, permet le tutoiement de la solitude.
Entre liseuse pleine et cadeaux (merci TOUS les ami(e)s), par ces temps exigeants en immobilité, on lit. On ne grappille pas : chacun des livres évoqués ici requiert toute mon attention. Et je retrouve un goût, une saveur, un plaisir, oui un bonheur.
Suite et fin (?) de la réflexion que Mireille Delmas-Marty nous propose : l'humanité de l'humain, et ce qui, dans la nature, devrait être considéré comme BIEN COMMUN MONDIAL
Quand certaines personnes vous aident à réfléchir plus " sérieusement " sur ce qui se joue en ce moment.
Des notions complexes examinées avec intelligence : je me sens moins bête.
Quand on tremble - mais pas de froid - parce qu'un printemps prématuré fait peur. Parce qu'on aime que les saisons restent à leur place et bien proportionnées.
Lorsqu'on tombe sur un livre torrentiel, qu'on tente de regagner la berge et qu'on est repris par les tourbillons, ceux des voix, des mots des images. Épuisant voyage. J'aime quand on sue avec l'auteur (une pensée émue pour le traducteur et l'audacieux éditeur. )
Peur et compassion pour le vivant qui brûle. Pour la première fois, dans l'ère moderne, un pays tout entier est ravagé par le feu : cette apocalypse parle à ce qui, en nous, reste fragile, la croyance en la toute-puissance de l'Homme. C'est la revanche de la nature bafouée.
Quand un mot parle plusieurs langues, polysémique, c'est chic ! Quand le mot n'est pas très beau (franchement, TREMPE) mais nous laisse jouer avec lui.
Il y a des couleurs qui font jaser (jazzer). Le BLEU - qui n'est pas ma couleur préférée si l'on peut en avoir une ! - est riche à foison d'histoire, de symboles, de déclinaisons. On n'en fait pas le tour (zut, j'ai oublié les potiers de Safi !)
Quand ces petits rectangles vous font croire qu'ils ont le pouvoir, qu'ils sont indispensables. Vous manipulez un jouet qui se joue de vous. Voire pire...
Quand, 9 ans après, on revient à ses anciens émerveillements auxquels s'ajoutent de nouveaux : ces musiques argentines qui vous parlent à l'oreille d'amour, de tristesse, de danse et de la terre.
La grande ville, on l'aime pour ses trésors. On la déteste pour ses misères, sa multitude, sa crasse. On peut y voir et entendre des merveilles mais... on l'adore quand on en part.
Les changements : pour un mieux, on se réjouit. Pour un pire - le plus souvent dit la pessimiste - on se lamente. Et pourtant, chaque minute en est emplie. Alors on tente de s'adapter. On y arrive sinon...
La nuit vraie. La nuit où s'il n'y a pas de lune, on ne sait où l'on marche, du moins au début. Se défaire des lumières envahissantes et nuisibles. Place à la nuit noire ! Place aux étoiles !
On croise des animaux. On s'en approche, on essaie. Parce que leur contact nous apaise, nous simplifie la vie. D'autres bêtes peuplent notre esprit, ceux d'un livre. ANIMA
Généreuse nature : les pruniers en folie cette année. Il y en a pour tous les goûts. Ramassez vite. Tout doit disparaître. Les oiseaux aideront, eux et d'autres bêtes, on l'espère !
Demain commence le mois d'août. Variations autour de mots aimés, mots d'ici et d'ailleurs, de science et de philosophie, de hasard et de joie. Dans le désordre.
Billet très scrogneugneu : pas l'été, pas la plage, pas la foule, pas de bruit. Pas bouger. Laisser passer la belle saison et son cortège délirant. Livre du très lointain. Musique accordées.