Je suis en train de lire le magnifique livre de Erri de Luca, Impossible.(Gallimard, 2020).
Des images, des idées, des mots de montagnes le traversent. Mille autres choses, bien sûr. Sans raison flagrante, je pense à ce texte de 2016.
Image de Une et fin de billet : Léon Spilliaert
À Christophe Sanchez
Lait de temps
Les oublis me nourrissent. C’est un lait de temps, une coulée dans un fossé lisse.
Les souvenirs sont des aspérités insistantes.
Ils altèrent, ils affectent.
Défectueux points d’appui pour une ascension harassée.
De la pierre et du lait.
Attente d’une mémoire abreuvoir.
Mémoire mère – Temps père.
Chaque jour, j’arbitre leurs petits miracles.
Claviers tempérés,
touche Claire jamais sombre
Claviers polis
l’oubli s’en arrange parfois
Juste merci pour ce clair-obscur…
“Impossible”, d’Erri de Luca. Beau livre , oui, comme tous ses livres : je le suis depuis très longtemps . . .Sa relation à la montagne, bien sûr, sa sensibilité à l’imperceptible, sa capacité à prendre du recul sur l’existence ( privilège de l’âge ?)
Beau poème aussi, qui me parle particulièrement : aspérités du souvenir, abreuvoir de la mémoire . . . C’est là que j’en suis, désormais .
Merci Claire
Michèle
Pardon du retard : tu l’auras compris, de gros problèmes techniques m’ont tenue éloignée de la machine.
M’étonne pas du tout pour E. de Luca : cela te va si bien ! Je le lis depuis très longtemps aussi. Tout pour plaire !
Merci pour ton appréciation (ah cette langue française ! Appréciation pour l’enseignante que tu étais…) du texte : Nous sommes là, ensemble à boire la mémoire et à ‘écorcher parfois (pas toujours) aux souvenirs
Avec toi.
Ma prochaine lecture …Impossible !
Merci de tes mots si justes, réconfort en ces temps incertains…
Prends soin de toi Claire ?
Tu vas te régaler ! Il est si fort et juste, puissant et simple.
Et merci à toi, Joëlle : c’est un réconfort aussi d’être lue par certain-e-s.
Quand on rallongera notre laisse, je pourrai venir te voir ?