D’une île à l’autre

Quand un coquillage vous fait flotter d’île en île jusqu’aux touches de l’accordéon…

C’est une île flottante. Posée sur le sable, elle appelle l’œil par son rose parfait et, en son centre, une autre île blanche ou bien un lac asséché. S’approcher encore. La nacre produit ces teintes de peau indescriptibles avec d’autres mots.

On ne sait la reproduire. Ce que l’on sait, c’est que ce terme provient du mot arabe “naqqarah”. Ce minéral possèderait d’autres vertus et bienfaits, agissant en symbiose sur le corps et l’esprit. Ainsi, la nacre favorise la régénération osseuse  et la circulation des liquides dans le corps. Elle apaise également les colères et les tensions provoquées par le stress quotidien.
Mais ce n’est pas à tout cela qu’on pensait quand on l’a trouvée. C’est en cherchant plus tard pour approfondir notre connaissance que l’on apprendra.

On va la rapporter à la maison avec un autre coquillage. Ce jour-là, à l’océan, on sera raisonnable : on ne prélèvera que ces deux bijoux.

Alors on voyage sur cette petite île flottante. On se demande de quelle créature elle fut la maison. C’est maintenant un esquif aux bords irréguliers et presque tranchants, irisé et brillant à la périphérie, dont les teintes varient au gré des mouvements. Et au centre, ce petit lac asséché et salé qui m’a tout à coup emportée à Chott el Jerid, en Tunisie. Ce n’est pas que j’ai trop d’imagination mais voilà ce qui arrive quand on est réellement pris par le regard au point que l’échelle, le temps et l’espace sont abolis.

Si c’était une île, l’eau sans cesse passerait par dessus bord et ferait un grand lac au fond. Voilà, c’est le lac asséché de l’île naqqarah. En principe les îles sont comme des dragons : elles ont le dos hérissé d’épines. Souvent d’origine volcanique, une chaîne montagneuse occupe tout l’intérieur. Et me voilà au Japon, Honshu ! Sitôt les plaines côtières quittées, on part dans la montagne.

Petite île flottante, tu m’auras fait voyager. Et je ne parle pas aujourd’hui de celles de la mer Egée.

Mais il en est une autre qui a toute ma tendresse ! Je ne peux la voir sans éprouver une douce émotion. Cent soixante cinq hectares à marée haute, dix fois plus quand l’eau se retire. La bien nommée Île aux Oiseaux, presque ronde vue du ciel. On y allait en voilier quand j’étais jeune et que le Bassin d’Arcachon n’était pas envahi. Une merveille de rencontre entre la terre et l’eau – et même de l’eau douce puisqu’un puits artésien existe.
Et toujours lorsque je la vois, je pense à la dernière phrase de cette chanson ancienne de Bertin : ” l’île est dans l’île toute seule “.

L’île est dans l’ile toute seule. Arpents de terre cernée d’eau. Le ciel est devenu la nacre.

 

Et puis soudain, la pensée des boutons de nacre de l’accordéon !

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