L’été meurtrier

Je poste aujourd’hui, 6 octobre, ce billet écrit en septembre. Il n’est plus d’actualité – à part l’avarice du ciel – mais il ne faut pas oublier trop vite. Bel automne à vous.

Je poste ce billet écrit début septembre après mon retour : ce sont déjà des souvenirs mais ils sont vifs et ” cuisants “. D’ailleurs, je rapporte une pleine besace de lumière. Ce sera pour plus tard. En attendant, vous souvenez-vous ?

 

Je sais : ce titre est déjà pris. Mais dans mon billet, qui meurt ?
Depuis aujourd’hui, ce n’est plus l’été. L’air, ce matin, disait son nom : l’automne. Mais cet été là a plus d’un tour dans son sac.
Combien de fois Madame Météo nous a promis la pluie ?

Des orages qui sont tombés mais ailleurs, méchamment certes mais pas sur le parc. Quelques roulements de tambour, un ciel d’apocalypse, l’attente…

On se souvient de la grêle (certains plus que d’autres !) mais combien d’eau cela représente pour la terre et les arbres ?

Et puis, tous ces jours durant lesquels la simple idée de sortir génère une appréhension totale : dehors, dès le lever du soleil, la chaleur est monstrueuse. Parfois, une accalmie de deux jours… Et le thermomètre s’affole à nouveau. On ne sait plus quand ouvrir les fenêtres ou les fermer. On ne sait plus quand baisser les rideaux ou quand les lever.
On n’ose plus faire de cuisine : cela fait encore grimper la température.
On sait que le soulagement de la douche sera éphémère alors on le garde pour le moment le plus approprié. Et puis l’eau… Oui, on fait attention à l’eau.
Cela dure, dure pendant d’interminables journées.

Il y eut une belle semaine de répit, du 14 au 20 août. Je le sais parce que j’étais au moulin de Dordogne. Je me suis quand même baignée dans la rivière mais on respirait. Il faisait bon.
On dormait bien.

Mais sinon, dieux du ciel… Et on voit les fougères griller sur pied, les feuilles déjà cramées tombent comme si nous étions en septembre. Et il ne pleut pas ou plutôt le ciel – de qui se moque-t-il – laisse parfois échapper quelques gouttes voire une averse de trois minutes et trente secondes. L’instant d’après il se dégage et c’est de nouveau l’enfer.
Les oiseaux souffrent. On veille à ce qu’ils aient toujours de l’eau, pour boire et se baigner.

Ce qui est détestable avec la canicule c’est que l’on ne peut RIEN faire. Le Ne-rien-faire n’est pas farniente. Quand il est imposé, subi, il est démoralisant.
L’on se sent faible, impuissant. FATIGUE.                                Photo Clarisse Méneret

Et partout, les forêts brûlent. Un massacre.

Été meurtrier, oui.

Il y eut de bons moments, bien sûr. Ce fut aussi une saison de nuages sublimes.
Mais sur tout, pèse ce plomb fondu.

Alors je suis vraiment soulagée que l’automne – mais toujours pas de pluie – arrive.
Moi, je pars… Je vous laisse avec lui et j’espère que le soleil cessera d’être triomphant ici.

Je souhaitais vous proposer une des Saisons de Tchaïkovsky. En cherchant, je suis tombée sur ce duo Engerer / Berezovsky, j’ai trouvé leur entente si parfaite, leur sensibilité si merveilleuse que je ne résiste pas. Au diable L’été !

 

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