À Clarisse
ESTRAN
L’estran disparaît
Les sternes passent. ” Elles s’appliquent ” dis-tu
Tes yeux volent
Les moineaux attendront notre absence pour picorer les miettes que tu as disposées pour eux, sur le muret, près du laurier.
Pas de silence ici : le vent
L’eau cogne. Tout est à la fois familier et étranger.
Il faudra aller chercher la douceur sur la dune
Dans les genêts neufs et les ajoncs finissant
Dans le petit trot du chien, son grand museau à l’avant,
Ses pauses sur le labourage des sangliers.
Au retour, voir l’île flotter.
L’Herbe 4 avril 2021
Photos de Une et ci-dessous Clarisse Méneret
Très belles photos de Clarisse.
L’estran, j’ai appris un mot.
Oui, elle a un très bon œil ! Quant à l’estran, ayant passé tant de temps sur ce rivage, je me dois de le connaître et de le faire connaître.
J’aime bien ta rapide présence sur ces pages. Merci.
Estran, j’ai aussi appris ce mot. Peut-être y aurait-il des îles qui disparaissent sous l’estran (pour peu qu’on puisse parler de disparition « sous », après avoir flotté) ? Très beau texte, merci.
Estran : Du néerlandais stranghe (« la grève »)
Des îles flottantes mmmhhhhh !!! Mois, je suis persuadée qu’il existe de île entre deux eaux avec des estrans submergés, des îles qui vivent leur vie, plus tout à fait terre, pas encore tout à fait eau.
Merci pour le texte : extrême simplicité.
Un peu comme Delos qui se baladait sur l’Egée avant de se fixer pour accueillir Leto.
J’adore ce poème .
Mais tu le sais
Je le sais mais c’est si bon de l’entendre. Merci.