Chance ! Depuis mon lit, je vois très bien le nid du couple de pies. L’an dernier, elles y avaient beaucoup travaillé puis l’avaient déserté. Mystère. Où a pondu Madame Pie en 2021 ?
Cette année, j’ai bon espoir de voir l’accomplissement : j’aimerais tant voir la première sortie des petiots !
Donc, depuis fin janvier début février, elles travaillent. Elles améliorent le nid abandonné. On les voit passer avec des branchettes dans le bec. On les voit même tricoter la brindille sur la future pouponnière.
Petite digression : la langue française est étrange. Je suis toujours embêtée quand je dis LA pie, puisqu’il y a une chance sur deux que ce soit un mâle. Mais il en va de même pour tous les noms d’oiseaux. Il y a un Monsieur mésange et une Madame aigle. Que ces noms aient un genre, masculin ou féminin est fâcheux. Et simultanément, je lis sous la plume de Haruki Murakami : Le terme » genre » est grammatical. Lorsqu’il est question du féminin en tant que sexe, il me paraît plus approprié d’utiliser le terme » sexe « . L’emploi du mot » genre » dans ce contexte est une erreur courante [si je peux me permettre de soulever un simple point de détail linguistique]. Oshima dans Kafka sur le rivage.
Donc à gauche, Monsieur ou Madame Pie.
Revenons à nos pies. Voici le bas de leur arbre :
Déjà l’entrelac et le couple. Déjà une histoire de lien. C’est un bel arbre qui a grandi vite. Je ne sais son nom. C’est presqu’à son sommet qu’elles ont construit leur nid.
Elles sont souvent menacées par les corneilles qui rôdent autour. Les corvidés effectuent alors une chorégraphie un peu guerrière et poussent tous des cris affreux. Les corneilles s’en prennent aux œufs et aux oisillons – entre autres – et les pies font de même avec d’autres oiseaux plus petits. Ainsi va la vie.
Autre chose : pour accéder au nid, souvent elles escaladent, c’est-à-dire qu’elles partent du milieu de l’arbre et grimpent de branche en branche, par petits bonds, comme si elles sautaient de marche en marche.
Une photo du nid à la fin de l’hiver car je viens de prendre conscience que d’ici à l’éclosion, toutes les feuilles auront poussé et je ne verrai probablement rien. J’entendrai peut-être…
Pour la musique, j’ai écarté Henri Dès car dans sa chanson la pie chante. Or, vous le savez, la pie ne chante pas du tout ou alors très mal ! Alors La pie voleuse, bien sûr ! Mais pas l’ouverture, trop connue ! Ces extraits, surtout la fin, m’ont paru adaptés à mon hommage aux voleuses et aux bavardes.