Il y a plus d’un demi siècle (je ne dis pas ça pour me vanter !), j’ai vécu à Paris.
J’en reviens aujourd’hui. Atterrée. Épuisée. Et pourtant bien sûr, des moments magiques. Essentiellement grâce à Nicolas de Staël.
Mais j’ai tant à dire que je vais pirouetter avec un Je me souviens :
- Je me souviens que je ne savais jamais sur quelle rive de la Seine j’étais ;
- Je me souviens qu’en tentant d’aller à la fac avec la deuche, j’arrivais toujours à la grande mosquée (mais jamais à la fac) : j’y prenais un thé à la menthe ;
- Je me souviens de cette sensation tenace d’être une étrangère ;
- Je me souviens de l’odeur indéfinissable et écœurante du métro ;
- Je me souviens que les copains préféraient les Puces de Vanves ;
- Je me souviens que j’habitais rue de Constantinople et que j’aimais bien ça ;
- Je me souviens que tout me paraissait démesuré ;
- Je me souviens du nom de notre QG : La Palette ;
- Je ne me souviens plus du nom de la cave où l’on allait écouter Jacques Bertin, Jean Vasca et tant d’autres ;
- Je me souviens que j’allais beaucoup au cinéma et qu’on pouvait y fumer ;
- Je me souviens que j’ai commencé à aimer Paris quand j’ai su que j’allais la quitter.
Pour en revenir à mon récent voyage, je pense que l’âge et ma banlieue assez douce et verte ont participé à mon effarement et ma fatigue. Mais pas que… Je n’ai pas rencontré l’Humain. J’ai vu des zombies et beaucoup de misère.
Alors encore un Nicolas de STAËL pour se nettoyer le yeux :
Merci fort à l’amie qui m’a accueillie chez elle et à la librairie L’Atelier qui nous a reçus, les amis poètes, l’éditrice et moi. À mon cher ami GranCapo qui m’a fait découvrir la Fondation Jérôme Seydoux : c’était un bon moment.
Et pour se quitter en musique, un gars que j’aimais bien, autrefois