C’est toujours ainsi que les choses se passent : une idée me vient, j’ai quelque chose à raconter. Puis vient un mot sur cette idée et je me mets à décortiquer ce mot. C’est plus fort que moi, je plonge dans les profondeurs de la langue et me retrouve dans les abysses des mots, m’éloignant ainsi de mon idée de départ.
Voilà les méandres du mot RÉPLIQUE et ce dont je voulais vous parler.
- Étymologie : Date à préciser. Du latin replicatio (« sens identique ») venant du verbe replicare (« fléchir en arrière », « recourber », « déplier », « dérouler (un manuscrit), « compulser », « revenir vers », « remonter à » « rappeler », « redire »), de re– (à nouveau) et plicare (« plier »).
- Copie d’une œuvre avec ou sans variantes (dimensions, composition, facture, etc.), exécutée, sous le contrôle ou non de l’artiste, à une époque ancienne. Je trouve aussi ailleurs cette autre définition : Copie, reproduction. Exemple : Ce n’est pas un original, mais une réplique.
- Au théâtre ou au cinéma, phrase que répond un acteur ou un comédien à un autre. Exemple : Il ne connait pas bien sa réplique.
- En sismologie, une réplique est un tremblement de terre qui a lieu après et à proximité d’un séisme majeur de plus forte magnitude.
- C’est aussi une réponse généralement faite sur un ton vif, péremptoire : Avoir la réplique facile. Ou encore une remarque destinée à mettre en question ce qui est demandé : Exécuter les ordres sans réplique.
- Et enfin, les Sampuru, (食品サンプル, shokuhin-sanpuru, « exemple de nourriture », de l’anglais sample) ou REPLICA sont les reproductions d’un plat exposées dans les vitrines et sur les étals extérieurs dans un très grand nombre de restaurants au Japon. Très réaliste, ces » objets » servent à montrer aux clients potentiels les différents plats et leur prix. Cela continue de me fasciner (je restais de longues minutes devant ces vitrines lorsque j’étais au Japon !).
Je m’arrête là ; il existe encore d’autres sens à ce mot mais, malgré les apparences, ce n’est pas le sujet du billet !
Voici l’origine de cette excursion verbale :
Il y a quelques années, une amie prenait cette photographie, à gauche.
Deux formats, dit-elle : le carré ou le panoramique. On s’incline parce qu’on sait qu’elle a toujours raison question photographie.
Tout est mystère ici. Onirique et quasi aquatique. Ce qui n’est pas pour me déplaire.
Une amie peintre voit cette photo. Son regard s’allume. Qu’a-t-elle vu qui ne parle qu’à elle ? Qu’à son œil d’artiste ?
Ce sujet, à la fois présent et absent, apparition ou simplement réalité bousculée. Que perçoit-elle, l’amie peintre ? Les mains, bien sûr ! Un abandon aussi. Une atmosphère. Un silence.
Alors, à son tour, elle s’empare de l’ensemble et crée une autre image. Cela donne une toile intitulée » Dans le fauteuil vert « .
La photo est de Feggari Xouw et le tableau de Lucie Geffré (qui me pardonnera, j’espère, les teintes peut-être approximatives de sa toile).
En fait, CECI N’EST PAS UNE RÉPLIQUE ! Tout ça pour ça, me direz-vous.
Sans lien apparent, un immense artiste injustement au purgatoire. Son univers est sans bornes. Tout écouter d’Egberto Gismonti ! Ici avec Nanà Vasconcelos, géant. Des sorciers. Danças das cabeças