Ce billet est très décalé : le responsable est un méchant bacille (plusieurs peut-être, va savoir) qui m’a mise au tapis pendant plusieurs semaines. Veuillez m’en excuser. Et plus que jamais : EASY !
Photo de Une : Feggari Xouw
Quand j’entends ce mot, moi qui bagarre tant contre l’invasion de l’anglais dans notre langue, je me sens bien. (En plus EASY vient du français : AISE. Alors, l’honneur est sauf.)
C’est l’image des Jets dans West side story qui s’impose et c’est étrange à deux titres : d’abord, c’est surtout le mot COOL qu’on entend dans ce morceau ; je dois confondre easy et crazy qui est prononcé plusieurs fois. Ensuite, c’est un moment d’une rare tension. Prêts à craquer, à frapper, à hurler, calmés par Ice, la bande exécute un ballet formidable ! Je ne m’en lasse pas. Easy, does it !
C’est un mot que j’essaie de me dire quand quelque chose m’exaspère. Et les occasions sont légion.
Ce vent incessant, par exemple. S’il ravit certain(e)s, il me met les nerfs en pelote, il attriste les fleurs, il défrise les oiseaux et fait se tordre les arbres. Les petits dans les nids doivent avoir le mal de mer. Et c’est un vent froid. Donc ras la casquette (qui s’envole) !
EASY
Les chèvres sur la route du bout du monde étaient très cool aussi : EASY…
Sauvages et si paisibles qu’il a fallu descendre de l’automobile pour leur dire gentiment que la route était aussi un peu à nous, au moins provisoirement, le temps de passer.
Voilà à quoi il faudrait penser chaque fois que l’on stresse, que l’on s’angoisse. Mais il semble qu’il n’y ait plus sur la terre que ces furtifs instants de paix pour calmer cette tension intérieure. Il est indispensable d’avoir un réservoir d’images ou de musiques et de les convoquer, de les invoquer.
Ainsi ce merle dont le bain est un moment de liesse ; on pense que la joie existe peu chez les bêtes : on se trompe.
Easy, le merle ! Va chanter maintenant.
Et bien sûr, le crawl de Proud Mary, EASY and ROUGH. Pour saluer la lionne. EASY and ROUGH, comme la vie !