Avec tout ça…

Du végétal et de l’animal pendant et après l’étrange période. La nature n’a pas dit ” Pouce ! “.

Toutes les photos de ce billet sont de Clarisse Méneret sauf le chardonneret.

Avec tout ça, s’arrimer aux arbres. Ils on été si présents. Ne pas oublier les grands nuages….

Avec tout ce remue-ménage, avancer à pas mesurés dans la nature offerte. De nouveau offensée.
Mais nous n’irons pas dans ces endroits. Nous ne faisons pas l’autruche mais ne sommes pas masochistes.
Avec tout ça, on a vu de plus près le chardonneret, furtif. Monsieur et Madame Merle aussi  bien sûr, rarement ensemble mais les deux. Les mésanges, seules ou en petit groupe, des juvéniles, sans doute. Et j’oubliais Corneille : pourtant imposante et sans aucune délicatesse, envoyant graines et croûtes valdinguer avec une arrogance totale ! Mais le chardonneret ! Sur la photo, il est sur un chardon que son bec pointu et épais lui permet de picorer.

Avec tout ça, on ne s’est pas rendu compte à quel point il faisait chaud ! On rêvait d’aller jeter le corps dans la belle eau marine, dansante, propre, seule dans son bruit d’eau. On ne pouvait pas. Alors, on la rêvait.
D’ailleurs les rêves avaient changé. On était dans une autre réalité assez difficile à définir.

Avec tout ça, le printemps avançait très sûrement. Trop sûrement, comme s’il profitait de notre absence. Avec tout ça, on est en juin et on n’a rien compris.
La première grande joie : les retrouvailles avec certains arbres, peinards dans leurs jardins et nous, enfermés dehors.
Enfin, on pouvait aller dans le bayou, admirer les cyprès chauves, se réjouir de la folie des mûriers, des mauves et des chèvrefeuilles.
Avec tout ça, tout avait profité. Et les oiseaux continuaient leur incroyable symphonie : tutti !
On s’est dit tant mieux pour eux, pleines de gratitude. On les a prévenus : désolées, nous revoilà.

Mais quelque chose a changé : notre joie est décuplée, nos yeux aiguisés. Et une tristesse est là : comme votre répit aura été de courte durée !

Et pour finir, le scoop de l’année : un tout petit rouge-queue noir est venu sur la margelle du balcon. Il est resté un petit moment, a picoré un peu, n’a rien trouvé à son goût. C’était la première fois et, comme je n’ai n’ai ni insectes ni baies à lui proposer, sans doute la dernière fois aussi. Tant pis : quelques secondes au plus près de l’infime beauté vivante.

 




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Denis
Denis
il y a 2 années

Des petits oiseaux que nous n’avions jamais vu, Sittelle torchepot, Rougequeue à front blanc, Mésange à longue queue, ravis de l’absence de bruit. Martine était aux anges.
Depuis le déconfinement ils ont disparu, s’envolant les deux mains sur les oreilles.

Christine
Christine
il y a 2 années

Oh que j’aime cette pièce de Rameau !
Je la partage souvent et tiens, pour leurs accords et leur beauté, cet autre rappel https://youtu.be/0ESHTjYJDN0

Horus
Horus
il y a 2 années

Bravo Clarisse pour le soleil noir-pissenlit impressionnant !
Bon œil.

Mina
Mina
il y a 2 années

Belle idée le rappel des oiseaux et au clavecin. Qui est l’interprète ? Souvent joué par les pianistes, mais seules les possibilités expressives du clavecin peuvent rivaliser avec la splendeur des timbres de la vie ailée, y compris dans les silences précédant une reprise frénétique. Deux fois merci, Claire, puisque notre Dijonnais, depuis quelque temps, serait complice du colonialisme français avec les Indes galantes, œuvre retirée de la programmation de certaines salles…. Adieu l’envoûtante chaconne finale !

Grancapodeipipistrelli
Grancapodeipipistrelli
il y a 2 années

Non mais ce n’est pas croyable ! Les merles, les chardonnerets, les clavecins, les cyprès (chauves qui plus est)… mais pas un mot sur les célestes créatures enfin sorties d’hibernation. C’est de l’ostracisme !

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