Quelle drôle de période ! Il ne se passe rien et simultanément, tout est agité.
J’étais partie sur d’autres billets (vous y aurez droit plus tard) mais là, mon balcon est le théâtre de scènes très pittoresques.
Je passe sur les visites de Monsieur et Madame Pie : Monsieur grignote, appelle Madame mais lorsqu’elle arrive, il la chasse. Bon, un macho quoi !
Les merles : depuis quelques temps, le mâle (d’ailleurs on ne voit que lui, en fait) vient se nourrir et se baigner mais surtout il nous fait cadeau de concerts sublimes. Tourné vers le parc, il lance ses trilles, ses trémolos, ses lignes mélodiques à couper le souffle. C’est d’une incroyable beauté !
Et voilà où je voulais en venir : les moineaux. Leur venue est récente. Comme nous habitons au 5ème étage, je me disais qu’ils ne grimperaient pas si haut. Mais si ! Et c’est un spectacle quotidien. Ils nous font rire.
J’ai vraiment de la chance : l’excellente revue La Hulotte publie justement un numéro sur les Pierrots (c’est là que j’ai trouvé mon titre). Avec leur permission, je publie quelques dessins de la revue et utilise leur documentation sur les mœurs des bestioles. Bien évidemment, il faut respecter le copyright et visiter leur site. Mieux encore : s’abonner ! Voir en bas du billet.
Je ne peux ni les photographier ni les filmer : ils sont trop craintifs. Tout ce que j’observe, c’est en restant complètement immobile sur ma chaise face à la » cantine » !
Mais je vois ce qu’on ne voit pas lorsqu’on les croise en petites bandes, sautillants, piaillants et si vifs ! D’abord, la couleur de leur plumage : elle est très variée. J’apprends grâce à la Hulotte que la tache noire sur la gorge indique un rang dans la hiérarchie. Évidemment, plus elle est large, plus le spécimen est important !
J’ai adoré les scènes des bains de poussière des pierrots que je ne vois pas, bien sûr, sur la margelle du 5ème étage mais que j’ai observées. Alors je vous propose ce merveilleux dessin.
Mais ce à quoi j’assiste, c’est à la becquée : depuis quelques jours, la moinelle arrive suivie de près par le moinet. Il est d’une jolie teinte caramel, tout rondouillard. Il y a peu qu’il sait voler. Et il pépie comme un malheureux. Ses ailes sont tremblantes et son bec grand ouvert. Très sérieuse, la mère choisit des petites miettes qu’elle fourre dans le bec tendu. Parfois, elle prend quelques secondes pour se nourrir mais le petit machin piaule et fait frémir ses ailes : on le soupçonne d’en rajouter mais puisque ça marche !
Et voilà ce qui m’occupe ces derniers jours. Je ne m’en lasse pas.
Je suis mûre pour la contemplation. J’avais des dispositions mais je remercie les moineaux de m’offrir chaque jour ces moments de bonheur.
Pour le chant, il y a mieux, c’est vrai ! Mais c’est à leur image, bien sûr.
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