Solstice d’était…

À l’absent

21 juin. Le jour le plus long. Oui, si long… Une date, une commémoration.
Ce n’est qu’une pierre sur le calendrier.
Parfois pierre tombale. La tombe n’occulte ni l’absence ni la présence. Parfois, un arbre danse et s’échappe. (photo Clarisse Méneret, sa sœur) – Ci dessous, lettre de Christian Bobin à Thomas, en 1995.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En 2009, Christian Bobin m’écrivait, après avoir reçu Dernières Lettres à ma mère :
[…]” Votre enfant est la victime d’une guerre invisible – celle que le monde mène contre les âmes. Mais par ces lettres il triomphe. Sa voix est claire est son coeur est pur. ” […]

 




Le campeur

Je sais que tu es là.
Tu campes dans la forêt, pas loin
Tu laisses tes traces, un invisible sillage
Malgré tes jambes si légères
Et tes mains décharnées.
Des empreintes dans le sable
Comme celles d’un chevalier errant.

Tu campes dans la forêt.
Il y fait toujours nuit.
Tu marches sur les tessons du froid.
Tu es furtif. Tu rampes ou voles.
Tu te faufiles entre les arbres sans ombre
Muet dans le hurlement du silence.
Les arbousiers sont couverts de fruits rouges.

As-tu peur ? Te caches-tu ?
Cherches-tu ton havre ?
Tu campes dans la forêt
Dans un inconfort de fuyard.

Mon sommeil est la forêt.

 

Par égard pour Christian Bobin, je demande aux lecteurs de ce billet de ne pas le partager. Merci.

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Denis
Denis
il y a 2 années

Paix à son âme. Je pense fortement à toi.
Ton frère

Clarisse Mèneret
Clarisse Mèneret
il y a 2 années
Reply to  Denis

Merci maman de ce beau témoignage……. Pensées extrêmement douces pour toi et pour mon grand frère Thomas.
Ta fille

Jaja
Jaja
il y a 2 années

Jeu de mot pour je(u) de maux, douloureux billet vaudou.
Offrandes d’un arbre arqué en son campement, repos du beau.

Michèle
Michèle
il y a 2 années

Claire, tes mots m’atteignent, qui disent le deuil terrible . Je place tes mots sur ta voix, qui résonne dans mon souvenir.

Nelly Guilhemsans
Nelly Guilhemsans
il y a 2 années

La vie m’évoque souvent des souvenirs de Thomas et me replonge dans les Lettres…
Avec toujours le même vertige…
Je pense souvent à vous Claire, et à Clarisse.
Merci pour ces voyages que je fais avec vous au gré de vos publications.
Nelly

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