On va éviter les litanies de douleurs, les jérémiades, les sanglots longs des violons. Un billet n’y suffirait pas. À quoi bon, n’est-ce pas ? Vous savez tous et je n’ai rien à ajouter.
Alors, il y a cet automne qui avance son museau humide. Il y a les mots d’Apollinaire sur les brins de bruyère et les colchiques. Il y a toute cette lumineuse mélancolie qui peut, qui doit nous éloigner des hurlements d’effroi.
Non pour faire l’autruche – et pourquoi pas après tout d’autant qu’on sait maintenant que l’expression est totalement erronée – mais pour rester, au contraire, un cran au dessus ou plutôt à côté de l’insupportable. De toutes façons, inconsolables…
Merci à Feggari dont les photos démentent ce que je viens d’écrire. Celle de Une est un baume.
Encore heureux qu’il ait fait beau, chantions-nous enfants…
Dans octobre finissant, laisser Vendémiaire derrière, ni figues ni raisins.
Dans novembre approchant, entendre Brumaire et ses étranges lumières.
En cet automne, plonger dans l’invraisemblable palette des bois, la magie des champignons et ces fleurs débusquées ou au contraire offertes. Par exemple :
On les voit sur le bord de la souche. On fait le tour et… derrière, toute la famille bien entassée. Pour une nièce de mycologue émérite, je suis honteuse de ne pouvoir dire son nom. Ce que je sais, c’est qu’ils étaient beaux, brillants, d’une belle couleur de miel.
Encore heureux qu’il ait fait beau…
Le soir souvent, le ciel se paie des couleurs de dragées d’autrefois ou bien il prend feu. Et ce soir la lune sera toute ronde, ornée de son étoile. Comme ce petit cadeau qui m’est fait, que je vous fais : c’est tout ce que j’ai à vous offrir.
Adieu octobre. Bonjour novembre. Et cette chanson pour Anne, Denis et Marie-Josèphe. Et ceux qui les aiment.