Rendre grâce
Tu approches ton visage si près de la fenêtre qu’elle te le dérobe.
Te voici anéantie.
Tu ne sais plus rien prendre, souffle muet, entraîné par ton épaule.
Tu agrippes ton espace puis le lâches.
Tes mains ruissellent qui déjà étaient fantômes. Elles vont chercher une réponse dans ton dos. Griffes retractées, tu dessines une douceur, une extase de sang.
Ton doigt t’accuse car voici les juges.
Tu rends grâce.
*
Tu seras sauvée, peut-être, par des virgules bleutées
Celles des doigts de ceux qui dansent
Paumes offertes, entre peur et espoir.
Les ombres des hommes chutent,
Cent fois relevées, elles sont gommées même en leurs balafres
Même en leurs cicatrices.
Ne restent plus que pouce et index pour saisir la fleur d’air.
*
De la pulpe des doigts, tu te détoures.
De très loin, te reviennent ces mots : » Du possible, sinon j’étouffe ! «
*℘*
Merci à Philippe Pelletier (il sait pourquoi) et à Feggari Xouw pour sa photo de Une et tout le reste…
Deux extraits de spectacles de Sankaï Juku parce que je n’arrive pas à choisir : Kagemi, date de création 2000 et Tobari, date de création, 2008.