Onagre et cardère ou promenons-nous dans les bois

Les jolies sauvages, simples et utiles. Elles sont porteuses d’histoires, de légendes, de passé.

Quand on se promène et qu’on trouve des cardères dont le nom commun vous met en joie : cabaret-des-oiseaux. Autres jolis noms : lavoir de Vénus et peigne à loup. C’est formidable quand même que les feuilles opposées sur la tige forment un godet qui se remplit d’eau de pluie. Non content d’être un régal pour les chardonnerets et autres passereaux lorsque, l’été venu, elles sont en graines, les fleurs fournissent nectar et pollen aux abeilles, bourdons et papillons.

Mais ce n’est pas tout !

Il faut absolument lire le formidable n° 61 de l’indispensable HULOTTE, avec toutes les histoires et l’Histoire, les anecdotes et les merveilleux dessins.

L’usage principal de la cardère était son emploi dans l’industrie textile.  Les capitules étaient alignés sur des râteliers de bois ou plus tard enfilés sur des tringles dans des machines à lainer à vapeur, pour griffer et peigner les tissus, les rendre plus épais, plus souples. (Source : Alysson Kelly Benjamin Enzo Collège P Cuallacci Frévent)
On sait TOUT TOUT TOUT sur cette humble plante, cousine du chardon, bistrot des oiseaux.

L’Onagre maintenant ou primevère du soir puisque, comme les belles de nuit, elles s’ouvrent plutôt le soir, fanent et de nouveaux boutons éclosent.
Quoique… sur la photo, nous étions en pleine matinée. Les onagres font ce qu’elles veulent. Son jaune est splendide, triomphant.
Elle aussi est généreuse avec la faune : elle attire différents types de papillons de nuit, comme les sphinx, mais également les abeilles. Les pinsons, mésanges et accenteurs mouchets sont friands de ses graines dont l’huile est bénéfique contre les rhumes, les inflammations, le vieillissement et j’en passe.
Généreuse et belle onagre, King’s cure-all pour les anglais. C’est dire !

Regardez là-bas le ciel de ce beau vert diapré de malachite. Bientôt le soleil passera, et lorsqu’il s’enfoncera dans les montagnes, l’horizon prendra la couleur des pétales d’onagre. Avant peu, les nuances terniront et céderont la place au reflet argenté du crépuscule. — Kenzi MiyazawaLa Vigne sauvage et l’arc-en-ciel, vers 1918. Traduit du japonais par Élisabeth Suetsugu, 1997. in Le Bureau des chats, p. 80.)

Ce qui est joli, je trouve, c’est que l’onagre est aussi un animal aussi appelé hémione :

 

La Peau de chagrin évoquée dans le roman d’Honoré de Balzac est une peau d’onagre dont le pouvoir magique d’exaucer tous les souhaits est assorti d’une terrible malédiction : à chaque vœu exaucé, la peau se rétrécit, diminuant l’espérance de vie de la personne qui la possède. Dans son livre, Balzac donne une description savante de l’onagre et avance des hypothèses sur l’origine du nom de sa peau.
Les onagres galopent dans les onagres.
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