Vite vite novembre touche à sa fin !
Extrait de Le Calendrier oublié, voici Novembre. Il y a longtemps, nous étions vignerons. Pendant ce mois mal aimé, il n’y a rien à faire dans la vigne. La laisser se reposer après les vendanges, laisser descendre les sèves avant la taille. Alors, les ouvriers agricoles partaient en voyage, au sud, au sud bon sang ! Et c’est ainsi que le Maghreb nous appelait. Pour moi, des retrouvailles. Pour mes compagnons, des baptêmes d’air, de terre, de ciel et d’eau. Pendant ces années, novembre fut africain.
NOVEMBRE
Novembre ancien, orient de terre : on meurt tous les soirs ; on meurt de tous les couchants, après avoir rageusement brandi, reliquat, un regard fauve. Dans le désespoir de l’achevé, on part vers un très vague néant.
On avance, des vaisseaux aiguisés dans le dos. On se donne en pâture. On est incertain. Pourtant, un certain oiseau s’est fiché dans mon œil droit, me nommant dans son éclaboussure.
Dernière poésie avant le rivage… Tendu, un flamant rose accompagne la vision.
J’allais, clinquante, claquante. Maintenant le silence est l’allié.
Matin africain : la ville appartient aux chiens, en d’arrières quartiers, en d’amères banlieues. Instant tondu.
Soir africain : la rue appartient à la foule comme la foule appartient à la rue.