Fatigue

Fatigue
 
Sous le plomb de l’air, du nerf à vif. Une impatience crispe les gestes. L’indécision fait tanguer.
On sait que même l’orage ne pansera pas l’irritation qui est ailleurs : dans l’attente de rien, l’interminable surplace, l’inconfort permanent.
On aimerait la placidité des bêtes. On tend vers le point où le lointain se dévoile, où la musique enfin déploie sa respiration.
Mais toujours, dans son clapot, l’eau de l’empêchement lèche nos yeux. Il s’en serait fallu de peu pourtant… un ver luisant aurait pu combler ces hiatus. Ou bien le chant blessé des engoulevents. Les pois de senteur éclaboussant les fossés.
Mais non, même le sommeil se refuse, nous n’en avons que la lourdeur ; pas le repos ni l’oubli.

 

Et depuis quand cet épuisement de tout nous est venu ?
 
 
Août 2014
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