Mention spéciale au duo Boogie Balagan (Aari et Gabri), autoproclamé » premier duo palestisraëlien » dont la musique traverse le film de Sylvain Estibal.
Alors là, je cite avec les guillemets et tout. Ce titre de critique du film Le Cochon de Gaza m’a tellement plu que je l’emprunte : Le Porc de l’angoisse. La trouvaille !
Il y a longtemps, tard un soir à la télévision (oui, je la regarde), je tombe sur un film qui m’emballe tout de suite par ses silences, sa lenteur, sa drôlerie triste, la qualité des portraits. C’est La Visite de la fanfare d’Eran Kolirin (2007).
Et non, je ne raconte pas, c’est inénarrable. Mais le visage du chef militaire de la fanfare égyptienne joué par l’acteur israélien Sasson Gabai, m’accompagne longtemps. Film à voir, donc.
Et puis au cinéma, il y a quelques jours (pour l’indispensable Habemus papam) je vois la présentation d’un film et je reconnais immédiatement le visage de l’acteur principal : c’est lui, c’est Tewfiq le colonel de La Fanfare, c’est Sasson Gabai ! Je me promets d’aller voir ce Cochon de Gaza dans lequel il tient le rôle de Jafaar, le palestinien.
Eh bien, je n’ai pas été déçue : c’est pétillant, jamais désespéré. Notre pierrot lunaire s’accroche dans un quotidien atterrant et une situation burlesque : le pauvre porc vietnamien tombé du ciel ou plutôt de la mer va lui en faire voir de toutes les couleurs ! Sans jamais aucune méchanceté mais avec beaucoup de dérision, le metteur en scène pointe les absurdités des soit-disant différences (différends et plus si incompréhension),
Les personnages sont tous aussi affligeants les uns que les autres mais ils deviennent attachants tant ils sont humains. Tout est loufdingue dans cette fable au cochon noir symbole de paix et d’espoir !
Réussir à faire de l’humour de qualité sur une situation si dramatique, c’est un tour de force. Bravo.