Je voulais trouver la si jolie chanson de Jean Sommer Mes souliers j’en étais fier La couleur c’est jaune citron… Pas moyen ! Et je tombe sur celle-ci, qui n’a rien à voir avec le billet mais que je souhaite partager.
Perchées, entendons-nous… Pas talons échasses à la Almodóvar*, non, perchées suspendues. Ça, c’est une vraie question : que font ces chaussures accrochées à un câble électrique ? Qui les y a balancées ? Pourquoi ? Nouveau sport façon basket urbain ou simple blague de collégien ? Comment est reparti l’individu sans ses chaussures ? Et faut-il être adroit pour réussir ce jet de godasses ?
Voilà tout ce que m’inspire cette image prise en bas de chez moi. Et là, vous en avez deux paires pour le prix d’une :
Mais surtout – et vous allez dire que je suis incorrigible – j’y vois un acte poétique parce que ces chaussures sont entre ciel et terre et que les pas deviennent suspendus.
Des funambules en somme, des fantômes de fildeféristes, des chaussures envolées qui attendent comme certains oiseaux pour partir.
Mais aussi, quelque chose d’un peu mélancolique – on ne se refait pas – d’un objet au rebut, qui ne remplit plus sa fonction. Les chaussures ne sont pas faites pour être des suspensoirs, elles n’ont rien à faire en l’air ; c’est même tout le contraire, elles doivent fouler le sol, semelle bien à plat sur la terre. Et l’on retrouve la poésie du détournement de sens. Chaussures volent ! Et pour un doux dimanche de juin, c’est plutôt pas mal. Allez, une autre pour la route :
*P.S. : on ne voit là-haut que des chaussures d’homme. Sport, jeu ou poésie essentiellement masculins ?