Les boutures

Le jardin des mots et des plantes : ça pousse, ça pousse… Ça bouture.

Un de mes 23 carnets de gribouillis s’intitule Boutures. C’est déjà bien qu’il ait un nom… Il contient les phrases, les bribes, les idées qui traversent la route sans regarder, en dehors des clous et à n’importe quel moment du jour ou de la nuit, bien sûr !
J’ai d’autres carnets, celui qui s’appelle ” vu du lit “, photo de gauche (sur la table de nuit) et un qui n’a pas encore de nom, tout neuf et beau avec son petit crayon et son rabat aimanté, photo de droite (on se demande bien d’où il vient !). Ce sera un carnet de voyage, je pense. Merci à ceux et celles qui connaissent et alimentent ma carnetophilie !
Revenons à nos boutures de mots.
Parfois, je tombe sur une bouture et me demande ce qu’il ma pris de noter ça ! Parfois un mot aimé, qui sonne bien, qui claque ou qui vole… comme VOLIGE par exemple ou CHANCELER ou encore RAFALE. Parce qu’une image était là dont je n’avais qu’un mot.
Souvent je les oublie et elles fanent ; quand je les retrouve, c’est trop tard, elles ne me parlent plus. Elles sont mortes.
Il arrive qu’elles prennent, qu’elles racinent, redressent la tête et grandissent. Bouturer – de ” bouter ”  – c’est faire pousser. Je peux tailler et redresser. Étayer.

À propos d’étayage, les boutures de plantes sont aussi très importantes pour moi. J’ai des amies donneuses de boutures, de graines ou de plantes mal en point.
Bien sûr, j’oublie le nom botanique ; alors, lorsqu’elles prennent, elles portent le nom de l’amie généreuse. C’est ainsi que j’ai récemment hérité de ceci :
Elle s’appelle France mais son vrai nom est Pilea, je crois. Ce n’est pas une capucine. C’est une longue histoire d’ortie chinoise. Et c’est merveilleux – au sens féerique du terme – de voir ces feuilles se redresser après quelques jours de mou : on a tremblé, on l’a veillée, pas trop arrosée, bref on l’a pouponnée. Et hop… c’est vivant ! C’est parti.
Ah zut, j’allais oublier les voleuses de boutures ! Si si, j’en connais. Mais je ne suis pas une balance (quoique…). Repérage, ruse et dextérité, telles sont les maîtres mots de ces petits larcins. Les résultats sont si jolis :
(photo Feggari Xouw)

Allez, je vous fais une petite fleur en attendant que mes boutures m’en fassent.

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Denis
Denis
il y a 4 années

Tu as donc hérité des doigts verts de Maman. Martine est aussi assez douée dans cet art. C’est merveilleux – au sens terrien du terme 😉

Joelle
Joelle
il y a 4 années

Bravo Claire, un enchantement de te lire, quel que soit le sujet ! Mais l’amoureuse de Colette que je suis apprécie singulièrement ce jardinage poétique… mais pas que !!! je t’envie d’avoir la main verte, et pour finir j’adore réécouter “Petite fleur” par le grand Bechet !

Feggari
Feggari
il y a 4 années

Et toujours de l’eau :
Bouture : Eau dont les orfèvres se servaient pour blanchir leur ouvrage (Littré).

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