Des récurrences, des retours d’images et de mots, des collisions de pensées…
J’avais déjà découvert Ingmar Bergman en 1972 avec Cris et chuchotements, puis en 1973 avec Scènes de la vie conjugale. Peut-être même avant avec Le Septième sceau… Pour ce dernier, je n’avais pas compris, je crois. Je l’ai revu plusieurs fois (merci le ciné club de la campagne et son animateur). Plus tard, en 1978, ce sera Sonate d’automne. Ce cinéma me parlait tant ! J’admirais tellement ses actrices !
Mais en 1978, j’ai aussi vu un film non de Bergman mais avec Bibi Andersson et je ne l’ai jamais oublié. D’autant que j’ai douté un moment de l’existence de ce film : j’en parlais et personne ne l’avait vu ! Encore aujourd’hui, d’ailleurs…
J’étais allée le voir parce que Bibi y jouait une psychiatre – je commençais à m’intéresser à la psychiatrie – et que le titre me plaisait : Jamais je ne t’ai promis un jardin de roses (titre original : I Never Promised You a Rose Garden), film américain d’Anthony PAGE.
Je ne peux mettre en Image de Une l’affiche du film : toutes celles qui me sont proposées ne sont pas assez lourdes… Alors Bibi :
Synopsis : Deborah Blake (interprétée par Kathleen Quinlan, en Une du billet et dessous), une jeune fille de 16 ans atteinte de schizophrénie passe une grande partie de sa vie d’adolescente dans une sorte de rêve éveillé : elle s’imagine vivre dans un royaume fantastique et halluciné. Après une tentative de suicide, Deborah est hospitalisée dans un établissement psychiatrique mais les malades et l’environnement hostile menacent de la déstabiliser encore davantage et d’accentuer son délire. C’est alors que le Dr Fried, une femme psychiatre (Bibi Andersson) va s’intéresser à elle et l’aider à s’en sortir. (Source Wikipedia à ma sauce)

Ce film est assez rare, presque jamais diffusé à la télévision : il n’entre dans aucune case, il est atypique. Qui s’intéresse aux débuts de l’anti-psychiatrie ? Il est tiré de l’autobiographie de Joanne Greenberg, une jeune femme qui a été confrontée à sa propre schizophrénie. Sachez que les producteurs du film n’ont pas voulu que la vraie Joanne Greenberg intervienne dans le film car ils la considéraient comme réellement folle.
J’emprunte à un blog – les inédits VHS – cette critique bien faite, signée par un certain “le goon” ; je la reproduis telle quelle non par paresse mais parce que je suis vraiment ravie de trouver des mots qui disent exactement ce que j’avais ressenti :
Parce que ce film sur la maladie mentale est traité avec une force peu commune. Certes, pas aussi puissant que Vol au dessus d’un nid de coucous ou que La fosse aux serpents (quoique…), mais néanmoins suffisamment passionnant et dramatique pour emporter l’adhésion.
Parce que la jeune Kathleen Quinlan est absolument bluffante dans la peau d’une schizophrène, qui alterne instants de folie pure – les séquences sont à la fois empreintes de poésie et de terreur sourde – et des moments de lucidité, durs et cyniques.
Parce que les seconds rôles sont tout aussi formidable (les plus attentifs verront Mel Gibson, Clint Howard et Dennis Quaid alors tout jeunots) et la reconstitution de l’univers psychiatrique est saisissante de réalisme !
Un extrait en V.O. (il y en a d’autres sur le site):
Donc, ce film existe ! Il n’y a pas que moi qui l’ai vu et aimé. Comment le regarderais-je maintenant ? Je ne sais pas.
Et hier soir, alors que je suis en train d’écrire ce billet, un documentaire sur Persona, film unique, fou aussi, fort. Avec Bibi…
Si vous voyez passer ce titre, Jamais je ne t’ai promis un jardin de roses, regardez le. Je ne crois pas que vous regretterez. Et si vous l’avez vu, dites le moi ! Pour la musique, je découvre – alors que mon choix s’était déjà porté sur lui – que Janacek a écrit ce quatuor en pensant à une jeune femme prise dans une tourmente mentale. Et ce quatuor Zaïde… extrait trop court !
Excuse moi mais “Vol au dessus d’un nid de coucous” ça m’a fait quand même sourire !
En fait j’ai lu “couscous” d’où mon hilarité.
Bref le titre du film est “Vol au dessus d’un nid de coucou”.
Je m’interroge, n’y-a-t-il qu’un coucou dans le nid ?
Ah… je comprends mieux ton hlarité, “Un nid de couscous” effectivement. De plus, il y a des moments vraiment drôles dans ce film tragique. Je n’ai jamais pensé si le coucou était seul. Dans le nid, en vrai, c’est sûr ! Mais dans le film, plein de coucous. Je ne corrige pas ma faute, sinon tes commentaires tombent… du nid.
Oui, j’ai vu ce film en 1976 (je crois), il m’avait marqué.
Et puis ce n’est pas TA faute puisque tu as collé le commentaire de quelqu’un.
Coincidence : cet après midi, revu à la Cinémathèque Shock corridor. Pour me changer les idées (et on en a besoin après ça), je vais faire un tour sur Tempes du temps. Et me revoilà dans la psychiatrie. Enfin c’est l’occasion de dire combien ce film (celui de Fuller) est remarquable dans sa façon de traiter de l’internement, et que j’aimerais bien voir Jamais je ne t’ai… (chère Bibi…) mais c’est vrai qu’on n’en a pas souvent l’occasion (au cinéma, quant à la télévision, je ne compte pas). Et tant qu’on y est, vu récemment un film américain des années 60 sur le traitement psychiatrique, (pas extraordinaire, mais de très belles images des 500 miles d’Indianapolis), réalisé par Hal Bartlett, avec le beau R Stack dans le rôle du bon médecin (qui traite quand même sa jolie patiente à coups d’électrochocs…) et la Joan Crawford dans le rôle de la méchante infirmière en chef (Elle fait ça très bien !). Ça s’appelle The Caretakers. on peut le voir sur youtube en version italienne (Donne inquiete).
PS comment on fait pour mettre les titres en italiques sur tempesdutemps ?
Pardon, Percy, d’avoir tant tardé à répondre ! Et que de souvenirs, terrifiants pour certains : pas sortie indemne de Shock corridor… Je m’en souviens encore. Pour La Cage aux femmes – titre français de The Caretakers – quand j’ai revu la fiche, c’est la musique d’Elmer Bernestein qui m’est revenue. Curieuse mémoire. Pour l’italique, je laisse le commentaire de mon administrateur… Ce sera + clair que mes explications, je pense.
https://www.youtube.com/watch?v=kH92094CyXo
“PS comment on fait pour mettre les titres en italiques sur tempesdutemps ?”
Rien de simple a priori pour l’instant mais si on le veut vraiment, ceci devrait le permettre (sans les espaces, guillemets et signes “+”) :
d’abord la balise qui ouvre ‘<' + 'i' + '>‘,
puis la phase,
puis la balise qui ferme ‘<' + '/' + 'i' + '>‘.
Ce qui fera : la phase en italique