Hier, promenade avec mon grand ami (70 cm au garrot !) dans un beau parc. L’animal est heureux car il a été privé de grand air suite à un petit pépin de patte. Il fait doux gris. Tout est mouillé grâce aux pluies généreuses de ces derniers jours, la plus récente datant d’un quart d’heure.
On va près de l’arbre que j’aime. En toutes saisons, il est intéressant, différent, spécial. Il y en avait un à l’hôpital Charles Perrens, devant la chapelle. Je ne retrouve plus son nom. Au secours, les dendrophiles !
Voici la version janvier, éplorée :

Tout dans ce parc est un peu éploré. En cette saison, il est d’une mélancolie assez poignante. Le chien s’en fout. Quoique… Moi, je suis chez moi.
Nous n’avons pas d’itinéraire mais nous devons voir et flairer des endroits. Des rendez-vous dans le désordre, en somme.
Découverte récemment, la petite construction ronde (à gauche) est vraiment jolie.
La grande maison au dessus à droite est splendide quoique toute dévastée par le temps. C’est une maison dépendante du château Castel d’Andorte qui fût un temps asile d’aliénés. (Décidément, je suis poursuivie par les asiles !)
Soudain, j’aperçois des pousses vert tendre, bien verticales. Je demande votre indulgence pour les images qui suivent : elles sont vraiment de mauvaise qualité (exceptée une et encore…). Cela s’explique par le fait que le chien et moi n’avons pas forcément les mêmes centres d’intérêt. Donc, le temps qu’il comprenne que je lui demande quelques secondes de patience et s’il a vu un écureuil, un merle ou un autre chien, mes photos sont floues. Voici donc – pour autant qu’on puisse voir – ce qui se prépare dans les feuilles mortes :



Dans le “projet jeune, jaune, flou et fou” (titre complet), le chien a soudain aperçu un copain et là… pas moyen de lutter. Imaginez le petit bouquet de jonquilles naissantes comme si vous étiez passés en courant devant, votre appareil dans la main tressautant au rythme des bonds dudit chien.
Sont pas un peu précoces, les joliettes ? Elles grillent la politesse aux crocus et aux primevères ?
À ce propos, vu dans le parc de ma résidence, une scène scandaleuse : sur la branche en face de mon balcon, deux – j’ai bien dit deux – ramiers s’en prennent à une petite femelle (tout de même bien dodue) et lui étalent une panoplie de drague d’une agressivité incroyable ! Cela va du cou qui part haut-bas, droite-gauche agrémentés de roucoulements de circonstance, battements d’aile intempestifs, rapprochements façon broyeurs à métal… Bref, le grand jeu ! Je me demande si je ne vais pas les balancer…
Je me marre parce qu’au bout d’un moment, elle se casse à tire d’aile. Bon elle vole, elle !
Ah tiens, ça fait longtemps qu’on n’a pas fait un petit bulletin météo exotique :
ZANZIBAR = 29° – OULAN-BATOR = – 22°
Lecture du dimanche matin
Merci tout plein.
Assez extraordinaire cet arbre à la chevelure si dense (avec des pellicules qui tombent en recouvrant le sol). Mais pas d’accord : rien à voir avec celui de la chapelle de Ch. Perrens qui avait très peu de branches en forme de griffes, il a malheureusement été supprimé.
Pour ce qui est des ramiers, c’est dans leur caractère d’embêter les ramières filles et je ne sache point qu’il y ait des féministes parmi elles, donc…
Ah ??? Pas le même. Vous avez sûrement raison. C’est vrai que celui de Charles Perrens (photographié par vous et Jaja) était très japonais dans ses formes. Et oui, ils l’ont coupé ! Zut, maintenant, j’ai deux noms d’arbre à trouver !
Quant aux ramières, on n’en sait rien ! Ou alors elles adorent être courtisées de très près, ça existe !
Ri, souri, apprécié ces prémices du printemps….
tout est affaire de point de vue ! on pourrait cafarder sur un parc désolé, à défaut d’être glacé, mais non, on est bien avec ton chien et ton regard sensible et décalé !Très sympa…
C’est drôle, Joëlle, j’ai pensé au “parc glacé” mais les deux ombres passées – celle du chien et la mienne – étaient trop vivantes pour citer le poème de Verlaine.
Le grand machin est le lévrier de ma fille dont j’ai la chance d’être parfois gardienne : enfin, il me promène quoi ! Il est beau, silencieux et très attentif. J’apprécie tes aimables passages. Merci
Ton arbre pourrait être un un morus alba pendula autrement dit un mûrier pleureur.
Si ce n’est pas le cas ça aura eu le mérite de nous apprendre qu’il n’y a pas que les saules qui peuvent fondre en larmes chez nos amis les arbres
Bon, j’ai vu des images et effectivement, c’est ce qui s’en approche le plus. Et voilà que les mûriers pleurent aussi, parfois. En fait, de nombreux arbres peuvent être pleureurs (hêtre, poirier, bouleau, gingko, peuplier, saule etc. etc.) : tout se joue à la taille. Mes préférés : le mimosa et le tamaris pleureurs. Merci, dendrophile. (Le correcteur me propose philodendron à la place de dendrophile : le philodendron n’est pas pleureur)
noté sur un des bouts de papier à côté de moi : “ici crapauds, jonquilles ont le même âge, la même étoffe…” Michel Valprémy, il me semble. J’ai aimé, je transmets. Comme j’ai aimé ton “bal des jonquilles”.
“Bal”, “étoffe”… il suffit de fermer les yeux, valse jaune… le soleil n’est pas loin.
Oui, tout danse, même les crapauds ! (J’aime aussi leur “étoffe”). Le soleil n’est jamais loin. Simplement, parfois, il se fait oublier et, en dieu galant, laisse la place aux petites princesses d’eau et de pluie : les jonquilles ont besoin d’elles pour grandir.