À 3’16, on voit très bien le saut à l’envers de Charlie Chaplin. Pardon du doublage atroce ! Pas moyen de trouver un petit film sympa à l’envers ! Et je ne sais pas trafiquer mes propres films.
Cannes oblige, j’ai la tête cinéma, en ce moment… Et de très loin, un souvenir me vient : comme dans de nombreuses familles de ces années-là, mon père faisait des petits films. Il adorait ça. Nous, les trois enfants, un peu moins parce qu’il fallait suivre des recommandations, sourire, faire tel ou tel truc, prendre telle attitude, bref obéir au scénariste. Mais le côté marrant de l’histoire, c’est lorsque par une mauvaise manip lors du visionnage, ça partait à l’envers. Hilarant de nous voir marcher à reculons, poser l’orange, la manger, sortir de l’eau en courant alors que manifestement on s’apprêtait à se jeter à l’eau. Le monde à l’envers. Le temps à l’envers. Là, ça devenait intéressant. On préférait cette version-là.
Du coup, j’ai vu dans une espèce de rêve somnolent, les oiseaux migrateurs passer à reculons, cap au sud et piaillant : ” On s’est gourrés ! Fait trop froid ! On reviendra plus tard ! “ Un oiseau qui vole à reculons, je vous assure que c’est étrange. Et tout un escadron de grues, c’est carrément surréaliste. C’était juste une espèce de vision sans doute causée par la mélancolie. L’absence de tiédeur me fait cet effet.
Moi, je fais marche arrière aussi, je pars vers le froid, encore plus méchant qu’ici. Je n’y vais pas à reculons mais je retourne vers l’hiver. J’en rajoute dans l’effroi. Fera très froid, nous annonce-t-on. Le mal par le mal.
Ne sais quand reviendra ni dans quel état.
Si je les trouve en chemin, je vous promets que je vous ramène soleil et tiédeur.
P.S. : les 2 petites vignettes montrent des colibris qui savent reculer et faire du sur-place.