clic droit – ouvrir – excusez la pub et l’ignorer : “J’ai perdu mon Eurydice” en italien – Kathleen Ferrier live : sublime. Beaucoup hésité, renoncé à La Callas et à Dame Janet Baker. Pour la perte d’Eurydice ou plutôt celle d’Orphée, c’est Kathleen qui est la meilleure.
PERDRE : ah, le drôle de mot ! J’y réfléchissais en conduisant l’autre jour (et je conduis beaucoup en ce moment) au moment où quelqu’un a dit dans le poste “Il a perdu la vie…”. Tiens, c’est vrai, on dit ça. On dit aussi “J’ai perdu quelqu’un” quand on parle de la mort d’un proche. On dit aussi “Il – ou elle – a perdu la vue”.
N’ayez crainte, pas de billet triste, juste une réflexion sur ces mots-tiroirs, mots-valises, mots-labyrinthes dans lesquels on peut se perdre, oui, se perdre car parfois, on se perd soi-même. En conjectures, entre autres choses. Mais se perdre, c’est surtout perdre son âme.
J’ai envie d’images qui apparemment n’ont rien à voir mais où il s’agit de perte aussi : durant quelques instants le contact avec le réel est rompu, on est absorbé dans la contemplation : laquelle ouvre un autre réel : eau ou mercure ? le roseau : plante ou grand insecte ? Perte = acquis.
Si on perd quelqu’un, cela veut-il dire qu’on va le retrouver ? Et ce quelqu’un, il nous a perdus mais il a d’abord quitté la vie. C’est une perte réciproque. Non, on ne perd personne. On perd des illusions qu’on ne retrouve jamais. On perd des objets qui continuent leur vie ailleurs. Quelquefois on perd son temps, mais ça n’est pas une certitude. Enfin, on peut perdre le nord (ou le sud).
Devinette : Le contraire de Perdre : Gagner ou Retrouver ?