Chouette, il pleut. Pas de billet météo, le ciel est éloquent. J’aime très tendrement ce petit bruit que la pluie émet quand elle arrive au sol ; surtout lorsqu’il est couvert de feuilles sèches (je n’aime pas le mot mortes pour des feuilles, je sais, c’est idiot). Des messes basses mouillées.
La pluie qui tombait doucement l’autre matin n’a rien à voir avec la pluie terrible, vécue à hauteur d’insecte dans la séquence d’ouverture de Microcosmos : Le peuple de l’herbe, film réalisé en 1996 par Claude Nuridsany et Marie Pérennou. Ce film m’a fait connaître Bruno Coulais, compositeur de musiques de films. Et puis Le peuple migrateur, vous vous souvenez ?
J’ai failli craquer pour Le retour des grues mais cela peinerait certains puisqu’elles sont en train de partir ! La musique de ce passage du film est absolument superbe ! Je donne le lien en commentaire à ceux qui veulent entendre et ont la flemme de chercher… Je l’ai déjà proposée mais je ne sais plus dans quel billet. Par contre, il est impossible de ne pas écouter A Filetta, groupe corse (que j’écoute depuis des années) chanter ou plutôt envoûter – au sens propre – l’espace sonore et visuel. Une cérémonie.
Et puis, ce matin dans le poste, il est question des musiques des films de Polanski. Pas de commentaire sur la polémique en cours autour du réalisateur. On va en rester aux musiques de film, hein ? J’ai adoré The Ghost Writer et j’avais en mémoire une musique très présente, très fortiche. Tu parles ! C’est Alexandre Desplat qui l’a composée. Thierry Jousse dans son émission Ciné Tempo (France Musique) propose une version pour quintette que je trouve épatante !
Il a composé la musique pour les Harry Potter (ben quoi ?), Benjamin Button, The Queen (avec “mon” Helen Mirren), La Jeune fille à la perle et tant d’autres.
Je suis toujours agacée quand les gens se lèvent avant la fin du générique et ne regardent rien : les musiques sont souvent en dernier !
Je n’ai pas la place pour vous faire (ré)entendre les Nino Rota, Vangelis et autres immenses mais j’ai une pensée pour la scène de la douche de Psychose et j’ai peur !
Alors pour me changer les idées, je vous annonce qu’il fait -5° à Oulan Bator et 28° à Zanzibar.
Et puis pour finir, un truc que je trouve marrant : voilà comment se dit banque en grec :
Banque | Τράπεζα | Trápeza |
À mes amis grecs de cœur, vive le cirque ! (Et le cinéma : Mon image de Une, la partition de la Sonnerie du Mont Sainte Geneviève de Marin Marais, merci Jordi Savall, merci Pascal Quignard, merci Alain Corneau : Tous les matins du monde !)
Juste en passant pour dire que Ghost Writer est un des rares films que j’ai vu plusieurs fois : envoûtant, alors la musique y serait pour quelque chose ?
Et τραπέζι (trapézi), c’est la table, un rapprochement ?
Merci pour ces musiques de films, je vais les écouter. Et pour moi ça sera Delerue, toujours, chez Godard et Truffaut.
Je crois que pour ce film, la musique participe de l’envoûtement. J’ai écouté tout ce que je trouvais (très bien classé sur le net par titre des scènes avec musique correspondante) et j’ai été reprise par la magie (noire). Tu me donnes envie avec Delerue… Musique !
P.S. : je trouvais rigolo (façon de parler) que le mot banque ait pour équivalent français le trapèze. Vertige et danger. Tiens, on va vers Hitchcock !
Le mépris
https://www.youtube.com/watch?v=S5BcdmkiuaY
la nuit américaine
https://www.youtube.com/watch?v=9cAJd82SB00
Oui banque/trapèze c’est bien ça, et nous des fragiles équilibristes.
Et le générique du Mépris, la caméra de Coutard qui avance, le point sur la lumière, la voix de Godard… frissons.
https://www.youtube.com/watch?v=2N5-tKJ5DS8
Oh la la ! Merci pour cette plongée en apnée ! Mais quand même, qu’est-ce que c’est triste ! Tant pis, tant mieux, c’est beau la tristesse.
Et comme un ami commun me le rappelait, la musique de La leçon de piano :
http://www.dailymotion.com/video/xfhc3w