Salon de musique et musique de chambre

Ça, ça me suit depuis des années, Chosta pour les intimes, Chosta pour l’angoisse.

Il (ou elle) dit : ” Je suis chambriste “ et pour le néophyte, ça sonne bizarre.

– Euh, c’est un décorateur d’intérieur spécialisé dans les chambres ?

– Peut-être un humoriste dont le terrain de jeu est uniquement de chambrer les gens (les zom’s politiques, par exemple)

– Ou alors le masculin de chambrière ?

Nan, vous n’y êtes pas : un chambriste fait de la musique de chambre ; musique pour quelques instruments, c’est une si petite formation qu’elle peut contenir dans une chambre… La chambre du roi Louis XIV par exemple qui avait aussi des musiciens à l’Écurie et à la Chapelle, une grande bande (24 violons) et une petite bande (12 violons). Pour le Roi Soleil, Musique à tous les étages et pour tous les moments !

Et, parole de mélomane, l’émotion qui étreint le spectateur-auditeur d’un quatuor à cordes est inégalable : quand le lieu est propice (ah, le Chiligirian au Musée des Arts Décoratifs…), quand les premières notes s’élèvent, on suit cette conversation à quatre voix qui se croisent, s’interpellent, se répondent, on voit ces regards échangés, on toucherait presque les fils qui les relient ; on entend le frottement de l’archet, le bois des instruments respire, on est stupéfaits de tant de beauté. MA-GI-QUE.

J’aime tellement cette formation que même le Quatuor qui ravage tout ça m’enchante :

http://www.youtube.com/watch?v=ugXQKWgE0Vg&feature=related

J’ai eu de la chance : j’ai vu de grands quatuors et chaque concert a laissé une trace forte et unique.

Un petit dernier pour la route, un bout de l’ébouriffant octuor de Mendelssohn et les huit tiennent dans la chambre sans se filer des coups d’archets : musique bien chambrée à écouter plein pot !

DOISNEAU-Musique-de-chambre-1957.jpg

Doisneau : Musique de chambre Maurice Baquet

P.S. : Je deviens si lyrique que du coup, je n’ai pas parlé du Salon de musique ni de Satyajit RAY. Le Salon est une grande pièce qui mérite un billet. On continuera la visite musicale de la maison – ou la visite de la maison musicale – une prochaine fois.

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Nana Massart
Nana Massart
il y a 11 années

Ma méconnaissance dans ce domaine me porte à aller, écouter au “filing”. J’ai été plus réceptive et sensible à écouter  l’octuor de l’Ensemble instrumental de France  -Sherzo- que
le quatuor Debussy. Merci pour ces quelques instants de bonheur. J’aime beaucoup la photo de Doisneau (Musique de chambre) Maurice Baquet, “chambre infinie” Seul sur le toit du monde, il
répand, sème  ses notes pour réjouir les coeurs. Comme quoi cette musique doit être jouée en tous lieux et toutes heures…

TempesduTemps
TempesduTemps
il y a 11 années

Je peux très bien comprendre ta préférence pour Mendelssohn, Chostakovitch est plus râpeux ! Comme tu le dis, musique partout, musique toujours.

horus
horus
il y a 11 années

Ah ! l’octuor de Mendelsohn… En voila de la musique revigorante ! C’est pas parce que c’est de la musique de chambre que ça roupille (pour l’anecdote, le gamin n’avait pas 17 ans quand il a
composé ça…). La chance que j’ai d’être transporté par cette musique ! Je dis ça parce que je sais que pour certains, ça ne le fait pas. Et il ne savent même pas ce qu’ils perdent. Peut-être
qu’ils en veulent à cette musique de ne pas se livrer, alors ils la fuient comme on fuit un échec annoncé : le contraire du plaisir, alors qu’il suffirait… Bon, d’accord, peut-être qu’au début
il faut un peu insister, écouter plusieurs fois pour se familiariser avec les timbres des instruments, repérer les mélodies, etc. Et puis on est tellement content de reconnaitre qu’on a la
sensation que c’est la musique qui nous reconnait. Le plus gros est fait. Ensuite, ce que j’aime faire, c’est de m’accrocher à un instrument, puis à un autre (merci la stéréo) et là apparaissent
tous les dialogues, toutes les conversations entre instruments, toutes les pépites. Et à la 10ème écoute, vous en trouverez encore d’autres, c’est sans fin. Et le plaisir est devenu du bonheur.

C’est comme pour le caviar : il faut se forcer pour avaler la deuxième cuillerée alors qu’à la dixième, on en redemande. Si on s’est arrêté à la première, c’est foutu.

 

TempesduTemps
TempesduTemps
il y a 11 années

Vif, vivifiant, vivace ! Mettons tout en place pour développer les appétits : nous avons démarré ensemble la découverte de ce monde (les trios de Schubert). Ça nous rend très heureux. Vous en
parlez très bien Horus. Merci de votre participation enthousiaste.

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