Nous avons avec Daniel Boulanger un point commun : des origines flamande et méditerranéenne. Cela s’arrête là, bien sûr !
Mais j’ai découvert (merci, merci encore Martin) Connaissez-vous Maronne ? et puis La Confession d’Omer – j’aime bien les vrais polars mais j’aime aussi les faux surtout d’une telle virtuosité ! – et puis et puis… J’arrête d’étaler.
Notre Daniel Boulanger sait tout faire : romancier, poète, nouvelliste, dramaturge, scénariste, acteur ; il a écrit plein plein de scénarsss et joué avec plein de gens connus (Godard, Chabrol etc.), il a écrit de la poésie, bref… Parfois, on peut se méfier des touche-à-tout mais là, salut, l’artiste dans la famille Carco-Queneau !
C’est lui , le cigare de gauche
Mais ce qui me le rend encore plus sympathique, c’est son amour pour la musique, si présent dans les livres que j’ai lus, un régal. Il dit : « Tout me fascine, dés qu’il ne s’agit plus de bruit. Bien que la musique assimile les bruits, elle les mate, les gobe, les transforme. Qui dit musique dit organisation. »
La musique est toujours là. Le dos des femmes est un violoncelle, les personnages jouent d’un instrument, aiment la musique, toutes les musiques, même « des valses si vieilles qu’elles partent en lambeaux ».
Il dit encore :
« Le son est fait pour l’oreille comme l’objet pour la main. La musique est indéfinissable, indicible. Elle me met au-dessus de moi. En ce sens, elle est bonne et morale. »
Et encore :
« Pendant les vacances, je retournais à Compiègne, où nous avions comme voisin, dans cette superbe maison, l’organiste de Saint-Antoine de Compiègne. Très souvent, j’allais le conduire pour ne pas le laisser seul. C’est lui qui m’a mis à l’orgue, et parfois j’ai tenu l’orgue jusqu’en 1940, mais je me suis fait virer par le curé de Saint-Antoine, de cette église qui était le fief de ma famille maternelle, le jour où j’ai joué des variations sur « Viens poupoule ». On imagine et on se marre !
Et encore (je ne me lasse pas ) la première et la dernière phrase de Mes Coquins :
– Et à part Haendel ? (première phrase du livre)
– Essayer Brahms, peut-être ? (dernière phrase du livre).
Ah si, peut-être un autre point commun entre lui et moi : le quatuor à cordes est son « tabernacle »
Un petit dernier, pour la route :
[…] elle a une fracture du crâne, due, paraît-il, à un instrument africain, un balafon ! frappée dans sa chambre par la religieuse de la cellule voisine qui ne pouvait plus dormir. C’est un drame de la musique. en tout cas, de la percussion ; j’en ai connu d’autres. Ma répétitrice autrefois, a été plaquée par son mari qu’elle adorait, à cause du piano ; j’adore le rythme africain mais c’est un envoûtement. » in La Confession d’Omer
P.S. : Le balafon, rien que le nom m’amuse : le bal à fond !