Il sait tout faire !

A0224_003.Senlis,France,02 11 1994,Daniel Boulanger at home.’Francis Apesteguy/0907101711
Un touche à tout de génie : Daniel Boulanger

Nous avons avec Daniel Boulanger un point commun : des origines flamande et méditerranéenne. Cela s’arrête là, bien sûr !
Mais j’ai découvert (merci, merci encore Martin) Connaissez-vous Maronne ? et puis La Confession d’Omer – j’aime bien les vrais polars mais j’aime aussi les faux surtout d’une telle virtuosité ! – et puis et puis… J’arrête d’étaler.
Notre Daniel Boulanger sait tout faire : romancier, poète, nouvelliste, dramaturge, scénariste, acteur ; il a écrit plein plein de scénarsss et joué avec plein de gens connus (Godard, Chabrol etc.), il a écrit de la poésie, bref… Parfois, on peut se méfier des touche-à-tout mais là, salut, l’artiste dans la famille Carco-Queneau !



C’est lui , le cigare de gauche

Mais ce qui me le rend encore plus sympathique, c’est son amour pour la musique, si présent dans les livres que j’ai lus, un régal. Il dit : “Tout me fascine, dés qu’il ne s’agit plus de bruit. Bien que la musique assimile les bruits, elle les mate, les gobe, les transforme. Qui dit musique dit organisation.”
La musique est toujours là. Le dos des femmes est un violoncelle, les personnages jouent d’un instrument, aiment la musique, toutes les musiques, même “des valses si vieilles qu’elles partent en lambeaux”.
Il dit encore :
“Le son est fait pour l’oreille comme l’objet pour la main. La musique est indéfinissable, indicible. Elle me met au-dessus de moi. En ce sens, elle est bonne et morale.”

Et encore :
“Pendant les vacances, je retournais à Compiègne, où nous avions comme voisin, dans cette superbe maison, l’organiste de Saint-Antoine de Compiègne. Très souvent, j’allais le conduire pour ne pas le laisser seul. C’est lui qui m’a mis à l’orgue, et parfois j’ai tenu l’orgue jusqu’en 1940, mais je me suis fait virer par le curé de Saint-Antoine, de cette église qui était le fief de ma famille maternelle, le jour où j’ai joué des variations sur “Viens poupoule”. On imagine et on se marre !
Et encore (je ne me lasse pas ) la première et la dernière phrase de Mes Coquins :
– Et à part Haendel ?
 (première phrase du livre)
– Essayer Brahms, peut-être ?  (dernière phrase du livre).

Ah si, peut-être un autre point commun entre lui et moi : le quatuor à cordes est son “tabernacle”
Un petit dernier, pour la route :
[…] elle a une fracture du crâne, due, paraît-il, à un instrument africain, un balafon ! frappée dans sa chambre par la religieuse de la cellule voisine qui ne pouvait plus dormir. C’est un drame de la musique. en tout cas, de la percussion ; j’en ai connu d’autres. Ma répétitrice autrefois, a été plaquée par son mari qu’elle adorait, à cause du piano ; j’adore le rythme africain mais c’est un envoûtement.” in La Confession d’Omer

P.S. : Le balafon, rien que le nom m’amuse : le bal à fond !

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