Des cartes postales (des vraies, écrites à la main, timbrées et tout…) sont arrivées un mois après mon voyage. Alors pourquoi pas deux mois après mon départ ? Voici une carte postale d’arbre, une carte postale de dendolâtre. Vous pouvez à votre guise modifier l’ordre des termes dans le titre.
En arrivant, côté végétation, j’étais en terre connue : de nombreux arbres de mon enfance peuplaient l’île : les oliviers, bien sûr, les bougainvillées illuminant encore cours et jardins, les eucalyptus si présents dans ma mémoire, ceux du jardin de Marrakech, ceux du Conservatoire de musique, ceux au bord des routes parfois, comme nos platanes.
Mon bon vieil eucalyptus… (du grec ευ-eu: bien, et “καλυπτος”-caluptos : couvert) avec ses pelures de tronc comme une peau de bête et ses petites graines qui servaient éventuellement de plomb pour la carabine du même nom, hein, Nana ?
Mais celui-là, il est unique, il est puissant :
En plus, il a des allures d’éléphant. Il a décidé que cette maison lui appartient. Ses branches serpentent partout sur le balcon. C’est un envahisseur. Il a des couleurs et des formes étranges. En fait, cet arbre a en lui plein d’animaux. Il a des yeux, des cous, des trompes, des tentacules. Il est multiple et vaste. Il est presque inquiétant.
On ne voit plus que lui ; pourtant la petite maison est belle, les alentours superbes mais l’arbre, cet arbre, rien ne l’arrête, il sur-existe : peut-être est-il habité par un esprit malin, une divinité vengeresse ? Peut-être est-il le terrain de jeux de mille ouistitis farceurs et invisibles ?
Je pensais parler de deux arbres mais vous l’avez vu, l’eucalyptus tient toute la place. Je consacrerai à l’autre arbre remarquable une prochaine carte postale qui arrivera à Noël et qui sera de saison alors.
En attendant le xylophone de l’ami Lionel. XYLOPHONE, ça se dit comment en grec ? (très chouettes images d’arbres à partir de 1′ jusqu’à 1’30 à peu près)