Un p’tit dernier avant la route : fort et doux

Lieux aimés, bagage de douceur pour affronter la traversée de jours courts et mauvaise mine.

Encore une carte postale, la dernière de la saison des cartes postales. Quoique… Pour moi, les cartes se postent en toute saison ; on se balade volontiers hors temps, hors lieu, hors sol…
Mais comment décrire ce pays ? Ce sont des lieux et des gens, forts et gentils. On navigue entre Chalosse et Béarn, les montagnes ne sont jamais loin : un projet de montagne dans l’arrondi des collines.
Fort comme le château de Morlane, doux comme les fleurs de ses douves. On croise des villages où les enfants vont dans des écoles comme ça, (à droite),

L'école à Forlane
L’école à Forlane

où de jeunes producteurs gèrent des réseaux d’achats directs de produits locaux – la ruche qui dit oui ! – et livrent qui du miel, qui des fromages, qui des légumes et… ça marche !
Un pays où le bien-vivre est donné comme une évidence, où l’on aime manger certes, mais « que du bon » ! Où le matin de notre départ, je découvre le cousin ramassant les figues et les ajoutant dans le panier où reposent déjà verveine fraîche et confitures (« Tu préfères mirabelles ou pêches rouges ? Tu sais pas ? Bon, les deux ! ». Merci, Annie). Où l’on entend un rossignol et je suis sûre de ça : j’ai ré-écouté tous mes chants d’oiseaux. Où les chevreuils viennent manger les boutons de rose et le renard vient croquer les poules.
Une pudeur pourtant dans tant de belles et bonnes choses : c’est celle des gascons. Mélancolie tranquille, fragilité et un copeau de malice, surtout chez les hommes.
Je reviens à mon lavoir : le pays est ainsi, rond, doux, modeste.

Le lavoir d'Arzacq-Arriguet Photo C. Destandau
Le lavoir d’Arzacq-Arriguet Photo C. Destandau

 

La photo de une est de Jean-Louis TASTET. Merci à lui et à sa compagne pour tous leurs bienfaits.

J’ajoute pour faire bon poids une photo de mon balcon pour prendre quelques couleurs d’avance : aster, alysse – qui feraient de bien jolis prénoms de femmes de la Renaissance – et la dernière capucine ; et après, la musique de Praetorius, époque d’Henri IV le vert galant du Béarn.

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