Mémoire du vent – Adonis

Un poème d’Adonis 1930-

LA VILLE

J’ai dormi avec la ville
À la fourche des rameaux
À la source des blessures

Elle était sur mon lit
Plus dansante que navire
au large
L’étreinte la secouait
Lui ouvrait chaque veine

Au réveil, le lit était fleuve
pour l’amour
Et l’étreinte, histoire de deux amants
Ses seins étaient deux cités

 

 

Calligraphie du nom ADONIS par Hassan Massoudy pour ADONIS Mémoire du vent – Poèmes 1957-1990 Poésie/Gallimard, 1996 – Préface et choix d’André Velter
Image de Une : Henri Rousseau La Bohémienne endormie, 1897

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