Il y a en face de notre balcon trois chênes dont l’un quasiment à portée de main. D’ailleurs, nous avons remarqué qu’ils sont très décalés dans leur enfeuillage (je ne trouve pas le mot, s’il existe, pour l’apparition des feuilles). Et depuis deux jours, grosse effervescence dans le chêne le plus proche : une intense activité secoue toutes les petites branches neuves. Il faut se rendre à l’évidence ! Monsieur et Madame Pie ont décidé d’emménager ici. Il faut les voir aller chercher des petits bouts de bois mort, les rapporter au lieu élu, les comparer, les échanger.

Les va-et-vient incessants, les gestes précis, leur communication évidente font que le petit déjeuner dure très longtemps. Impossible de détacher les yeux de ce couple d’oiseaux magnifiques. Impossible de cesser de suivre leurs mouvements, les visibles et les invisibles. Car nous n’avons pas localisé le nid : il est caché par les feuilles déjà bien avancées et touffues à cet endroit, on dirait de la salade. Mais nous assistons au ballet de la cueillette des bûchettes ; nous devinons l’entrelacs, le tricotage auquel se livrent nos oiseaux. Sur la photo de gauche Monsieur Pie montre sa
trouvaille à Madame. “Qu’en penses-tu ?”.
Il fait très beau. Elles travaillent sans relâche. C’est un plaisir étrange de les voir s’affairer. D’où vient-il, ce plaisir ? De voir des animaux faire ces gestes rationnels ? De voir deux bêtes travailler ensemble à l’élaboration d’un objet ? Et l’idée que bientôt cette construction sera achevée me remplit de joie. Mais je réagis là en occidentale : pour l’instant, le nid est en travaux.
Pies luisantes
Noir et blanc dans chêne vert
Bientôt un nid plein
Les photos sont de Christian Destandau (petit-déjeuner de 9h30 à 11h00). Il y en a d’autres mais il fallait choisir. Pour la musique, j’avoue que j’aurais pu faire plus original, mais j’adore cet air : Rossini, c’est le printemps. Sinon, il y avait un groupe de rock médiéval Les Pies… Je n’ai pas osé. Allez, au boulot !
Ce que je trouve attendrissant dans ce spectacle, c’est l’égalité dans le couple : les deux vont à la recherche de brindilles, les deux les tricotent sur l’emplacement choisi. On a même l’impression qu’ils se concertent sur la méthode ! C’est vraiment un travail d’équipe. Et encore je n’ai pas vu tout le travail de recherche qui a précédé et qui est très important. L’endroit, bien choisi, est orienté plein sud, bien aéré au milieu de touffes de laitue toutes neuves (il y a deux petites semaines, il n’y avait rien). Je suis impatient de voir la suite.
Une question me tarabuste : à l’heure qu’il est (20 h) ils ne sont plus sur le chantier, alors, où sont-ils ? et que font-ils ? Il ne faut pas qu’ils se couchent trop tard, demain la journée commence tôt !
Une vraie collaboration, dans la détermination et la tranquillité. Chacun fait ce qu’il a à faire. Non, ce n’est pas de l’anthropomorphisme, cela se passe ainsi. Mais c’est vrai, au fait, où sont passées les pies ? Je n’ai pas vu à quelle heure elles ont arrêté le boulot.
Dans un écrin de verdure des pies à Rossini, un vol d’oiseau.
Belle journée printanière .
À la différence de Mérignac, chez moi, elle ont fait leur nid avant l’apparition des feuilles. C’est étonnant de voir avec quelle détermination elles cassent les brindilles… C’est de l’artisanat d’Art ! Pour ce plaisir de voir ces animaux oeuvrer, ne serait-ce tout simplement pas le plaisir de la Vie… Amitiés Claire.
Détermination et savoir-faire ! Chance de voir ce work in progress sans les feuilles. Et comme tu as raison, Michel : la Vie ! Vive elle (et allez, nous aussi). Amitié forte.
Cool docu, beau contenu : voix off tout ouïe, photographe patiemment juste, justement amoureux… Bravo!
“[…] ne sont plus sur le chantier, alors, où sont-ils ?”
Le temps d’un pi(e)pi(e)? Ou pis, une chambre en ville! C’est leur maison de campagne que vous voyez de votre balcon. Y-a encore de l’ISF qui tourne la tête… 😉
“effeuillage”
Chez Wiki (https://fr.wikipedia.org/wiki/Feuille) on propose : “feuillaison ou foliaison est un nom indénombrable qui désigne, pour les végétaux non persistants, l’apparition des feuilles, phase saisonnière concomitante au débourrement.”
Savais pas, on apprend toujours quelque chose aux Tempes du sensible, merci!
Ah oui, photographe fasciné et contemplatif (tu sais ça !) et moi excitée comme puce ! Pas de pause pastis à cette heure (12h35). Merci pour le mot : quand j’en ai un de plus dans ma besace, ça m’est bonheur ! (et pour le reste du com’ on en cause mais… c’est court !)
De même que la floraison est l’apparition des fleurs la feuillaison désigne bien l’apparition des feuilles, quant au mot “enfeuillage” je lui préfère celui d’effeuillage , va savoir pourquoi!
On se demande, en effet ! Enfeuillage n’est pas très heureux, c’est vrai. Feuillaison est parfait. Un mot de plus dans la besace. Merci.