On ressent tous ça, une crispation. Enfin, de quel droit dis-je ” tous “? Mais il y a si peu de joie aux alentours, ces temps-ci. Des sujets de crispation, une vague mélancolie cachée sous une encore plus vague résignation : ” C’est comme ça, hein ? Qu’est-ce que tu veux y faire ? “, des peurs profondes planquées sous des discours à l’emporte-pièce, question/réponse. Des peurs qui viennent d’où, entretenues par qui, qui arrangent qui ? Pas le temps d’analyser les peurs. Des réponses, vite, c’est si rassurant les réponses. Des explications, vite, pour qu’on comprenne. Comprend-on ? Et après ?
Les mots fusent, des torrents de mots, des avalanches de raisonnements. On est au bord, on regarde passer les torrents, les avalanches. Souvent, on reconnaît quelque chose, on se dit ” Ah là, oui, je suis d’accord ! ” et puis on entend autre chose. On voudrait s’agripper à un mot fort, une idée solide, un truc imparable : ça n’existe pas. On le savait mais on avait besoin. On vacille, sauf sur deux ou trois convictions qui font partie de nous comme un organe. Mais on bute sur la façon d’organiser tout ça, d’en faire une maison belle et accueillante.
Parce que tandis qu’on questionne, qu’on répond ou croit répondre, que d’autres répondent pour vous, tandis que la vague avance faisant flotter questions et réponses, bonnes et mauvaises confondues dans l’écume, on ne sait plus. Sauf ce que l’on ne veut pas ; on a peur mais c’est vague.
Alors, on trouve ça :

C’est dérisoire et apaisant. Un moment à hauteur de silènes. On pensera plus tard.
Oh c’est beau les silènes presque des silences…
Je devrais juste “approuver” ton commentaire tant il est joli !
J’ai mis longtemps à trouver leur nom… et j’étais contente du résultat.
Ah. tiens. Claire, revoici donc le vent qui fait frissonner les herbes…
Il n’y a pas que les herbes qui frissonnent… Trouver la douceur ailleurs ou peut-être dans le frisson lui-même.
les silènes?celles qu’on attrape par les pétales et qu’on fait claquer sur le dos de la main? La fleur qui s’éclate, quoi !
Oui ! S’appelle d’ailleurs “pétard” au Québec ! Le vrai nom est Silène enflé mais je ne trouvais pas ça joli. Et pour les faire péter, je l’apprends trop tard ! J’aime beaucoup les marbrures mauves sur les pétales extérieures qui contiennent les autres petits pétales blancs dedans. Je pensais plutôt aux Impatiens dont les gousses éclatent au moindre mouvement… mais tu as raison, cette fleur s’éclate !