Un temps d’entre-deux, un temps où l’on flotte encore un peu, partagés entre l’être-là et l’autre espace, celui qu’on vient de quitter, celui des visages amis, nouveaux et anciens, des musiques entendues ensemble, des mots partagés, dans une persistance rétinienne et auditive… Un temps où les temps forts, passés et parfaits font retour comme des vagues ; un temps où l’on n’est plus là-bas et pas encore tout à fait ici.

Atterrir un peu maladroitement, emportés par l’élan comme font les pies.
Et pourtant, ici tout est comme avant. On devrait tout retrouver d’emblée mais ce territoire stable et inchangé déroute. C’est qu’on n’est plus tout à fait semblable. On est nanti d’autre chose, riche d’Autre(s). Presque double, doublement heureux : heureux d’être ici, heureux d’avoir vécu un peu de là-bas.
Et c’est ainsi que les voyages forment et déforment, ouvrent et ferment des parenthèses, parenthèses qui sont la vie même. Se poser dans les mains des figuiers :
Eysines Parc des Trois Ruches 24 avril
Aquitaine, 26° : aller à l’Océan. Plouf !
oui ,il ya deux ombres portées sur la photo…je me souviens
mielle tendresses
martin
Ombres portées, oui : portées par la lumière et une joie fine.
Je prends le miel et la tendresse (hi hi)
“Se poser dans les mains des figuiers” : oui, c’est tout à fait ça.
A chaque printemps, quand les feuilles s’étirent avec leur jeunesse pleine de vie, je pense à des mains qui se tendent vers le ciel. Cela a pour moi un côté mystique, et me donne étrangement
confiance.
J’aime mon figuier, un arbre que j’ai planté.
J’ai bien sûr pensé à toi, mon frangin, en écrivant ces mots. La force du vivant, du vif. Tu es l’exemple de l’amitié entre un arbre et un homme et ça, c’est pas rien !
Il y a toujours l’absence du lieu où l’on se sent bien, des personnes affectionnées, le grand plaisir des moments passés. Un patchwork de richesses en tête, vivons de projets, de désirs assouvis
ou inassouvis… 26° dans l’air mais dans l’eau? Protèges toi……..
” On est le lieu qu’on habite ” Je ne sais plus qui a dit ça…
L’océan était parfaitement glacial et Django a eu beau faire, même mes orteils ont reculé !
Que c’est beau, cette musique ! Qu’elle est belle, cette photo ! On sent une richesse rapportée de l’ailleurs. Caresses de l’archet et de la mer sur les cordes de la vie.
Oui, c’est du lointain qui vient… C’est de l’étranger qui s’approche et devient indispensable ; du donné qui devient don, la vie quoi !