Britten Sea Interludes 3 : Moonlight
Elle est tellement moche, cette histoire sans fin ! Et à la simplifier, on risque d’envenimer soi-même et son regard sur les choses, de plonger dans un manichéisme dangereux. À la complexifier, on se perd dans tous les paramètres pourtant bien réels : les acteurs – ils sont nombreux – du conflit, le sionisme, l’antisionisme, l’antisémistisme, l’islamophobie, et tous ceux qui vendent leurs armes et leurs services aux deux (seulement deux ?) protagonistes. On amalgame. On voudrait tant tout comprendre, n’oublier rien ni personne.
Et pendant ce temps-là, des gens, des enfants meurent ; la haine est là, une violence irrespirable. Comme dit Jean Daniel dans son édito de la semaine » il n’y a que la mort qui gagne « .
Et moi, qui persévère à m’émerveiller des petites choses parce qu’il n’y a rien d’autre à faire. Je continue, cœur lourd, avec comme une rage de l’impuissance, avec une colère de n’avoir rien à faire. Je m’associe comme je peux aux protestations contre l’inhumanité. Ma compassion déferle. Pour le reste…
Je préserve ce qui me fait respirer, ce qui me permet de résister à la tristesse ; je fuis la laideur ; je m’enchante, me laisse enchanter et ainsi, il reste possible d’être vivant, malgré la barbarie à nos portes.