Végétal, parle!

Arbre drapeau, figé dans sa posture élancé même sans vent. Arbre vole !arbre-drapeau.jpg

Je ne pouvais qu’aborder le règne végétal après avoir célébré l’animal (billet 327… et autres bestioles du 26 septembre ). Le vital végétal, le règne du diversifié à l’infini, formes et forces. Quand j’ai un petit coup de mou, je mets trois lentilles sur du coton mouillé, je regarde pousser ces frêles petites pousses et – allez comprendre – ça me requinque !

Ma mère, grande ” main verte “, disait qu’elle entendait couiner les plantes lorsqu’elle s’approchait avec un sécateur ; elle sentait leur appréhension. Et elle leur parlait beaucoup.

P1010223.JPG

Regardez ces asphodèles : la tige est peut-être alourdie par la fleur alors elle penche, mais la fleur, elle, se redresse et se présente debout. Héliotropes, les asphodèles ? 

Le végétal, c’est fou tout ce qu’il sait faire, tout ce qu’il peut faire, se tourner, vriller comme une hélice (regardez la peau des concombres pelés), faire des petites bouclettes pour s’accrocher (voyez les pampres), changer de forme, d’adapter aux vents, développer des épines pour garder l’eau en cas de sècheresse, faire du tronc sans bois (oui oui, le papayer, par exemple). La liste est longue, immensément. Mais la liste des questions non résolues est encore plus longue : comment les pommes tiennent-elles sur un arbre ? (Et pourquoi est-ce la pomme qui apparaît comme fruit magique dès l’origine ?) Comment les racines savent où aller ? Comment les ifs – dont la graphie rappelle l’arbre – peuvent-ils vivre si longtemps ?

Même si ces questions restent sans réponse – pour vous, comme pour moi – je vous donne  votre « baccalauréat » (bacca laureat = baies de laurier) : à l’époque romaine, les vainqueurs de différentes épreuves étaient récompensés par une couronne de laurier.

Main d’arbre à six doigts

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  Et Kapurs de Malaisie vus de dessous : ils ne se touchent paskapur-malaisie.jpg

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horus
horus
il y a 10 années

Jardin de l’Eden ! ça fait rêver rêver non ? Sauf que un gros serpent dans ce lieu paradisiaque, on dira ce qu’on voudra, ça fait un peu désordre.  Et ça n’étonne personne ! Faudrait savoir,
c’est un jardin merveilleux ou une jungle inhospitalière ? Le scénariste qui a écrit cette histoire n’est pas très sérieux. Pas plus que ceux qui l’ont recopiée depuis.

Et c’est pas tout. D’après Alain Baraton (le jardinier du “Dictionnaire amoureux des jardins”), la pomme, à cette époque (?!), n’était pas celle que nous connaissons aujourd’hui, elle avait
plutôt la taille d’une cerise, donc pas de quoi à en faire tout un plat, surtout avec le fruit de la connaissance ! Toujours d’après Baraton, la figue serait mieux en accord avec le contexte. Bon
d’accord, la figue pour le fruit de la connaissance, ça le fait pas non plus.

Et on raconte ces sornettes (à cause du serpent à sornettes) depuis 2 000 ans, tout ça à cause de la bévue d’un scénariste qui ne s’est pas relu et d’un accessoiriste incompétant…

TempesduTemps
TempesduTemps
il y a 10 années

Quelle charge contre les Saintes Ècritures, mon cher, quelles virulence ! Alors, d’abord, dans les jardins d’Eden, tout le monde était GEN-TIL, même le serpent à sornettes ! C’était le
Paradis jusqu’à ce que cette idiote d’Ève ait envie d’en savoir plus ! Avant, il y avait eu Lilith, mais c’était pire, paraît-il…

Que la pomme ait été toute petite ou orange ou aplatie ne change rien à l’affaire. Et comme votre ?! le laisse entendre, on ne sait pas trop quand c’était sauf
certains créationnistes qui nous datent ça de 6000 ans. Dommage pour les beaux dessins de Lascaux !

En ce moment, nous mangeons plein de figues et de raisins – et même de noix qui devraient le fruit de la connaissance puisque ça ressemble à un cerveau – nous pouffons du mauvais scénar de l’Eden
et nous disons : merci, les arbres fruitiers ! Et nous essayons quand même, accessoirement,  d’atteindre l’ordre symbolique.

véronique
véronique
il y a 10 années

La mémoire des arbres… Et aussitôt le souvenir que visitant le camp perdu en pleine forêt de Treblinka, où il ne reste que peu de traces tangibles, mon regard s’était aussitôt tourné
vers les arbres qui, eux, avaient vu …

TempesduTemps
TempesduTemps
il y a 10 années

Et leur silence était désolé… et au delà des mots, n’est-ce pas ? Une communion.

Clarisse
Clarisse
il y a 10 années

Pas de Lauriers non plus… Je suis aussi fascinée par les arbres chaque jours un peu plus.

Super billet! “GIBRAN” magnifique.

TempesduTemps
TempesduTemps
il y a 10 années

D’autres lauriers : les végétaux que tu vois si bien et que tu “interviewes” (chut ! on travaille, on travaille avec nos amis arbres).

Ah oui, les deux citations de Gibran – merci, Nana – c’est du tout pur !

Nana Massart
Nana Massart
il y a 10 années

J’ai regardé, re-regardé les photos, ellles m’épatent, me réjouissent. (J’ai une surprise pour toi pour le jour du 9 octobre!).Merci pour Le Baccalauréat, j’aime cette définition que tu nous
transmets. Je n’ai pas eu ma couronne de laurier et j’en garde toujours une certaine amertume. Je me console et me dis “Que la nature est belle et si mystérieuse”. Oui, les arbres ont de la
mémoire, comme l’eau, les pierres .”Si tu confies au vent tes secrets,ne te plains pas s’il les révèle aux arbres” “Les arbres sont des poèmes que la terre inscrit dans le ciel” Khalil Gibran.
Lire ou relire le recueil-les contemplations” aux arbres” de Victor Hugo. Esta la vida! Youpi, hourra!

TempesduTemps
TempesduTemps
il y a 10 années

Vraiment contente que les photos te plaisent tant : seules la 2ème et la 3ème sont faites par mon appareil (asphodèles et arbres à 6 doigts) ; les autres sont piquées sur la toile.

Tu as eu d’autres lauriers, en sport en dessin, par exemple ! Et j’aime beaucoup les deux petits aphorismes de Gibran parce qu’ils sont complètement VRAIS, j’en suis certaine.

Vivement le 9 octobre, hein ?

Brigitte giraud
Brigitte giraud
il y a 10 années

Avec toi, on apprend toujours quelque chose, quelque chose qu’on ne sait pas, ou bien qu’on a su un jour et qui s’est endormi. “Baccalauréat”, c’est drôlement bien de savoir ça ! tiens !  ma
journée sera contente ! Pour ne m’endormir sur mes lauriers, les roses que j’ai taillés l’autre jour, sans prêter la moindre attention à leurs craintes, moi !!! Ce qui me plaît, c’est le nom des
plantes (“asphodèle”,  faut l’inventer cette beauté-là !), comme si le mot donnait encore plus de beauté à la fleur.

Quant aux questions, une me vient : existe-t-elle “la mémoire des arbres” ?

TempesduTemps
TempesduTemps
il y a 10 années

Youpee,  et plutôt deux fois parce que ça me donne l’occasion de (re)visiter tout ça, moi, avant d’en parler ! Et j’en apprends aussi et j’oublie, j’oublie mais il en reste assez pour tenir
l’hiver. Oh oui, j’aime le mot asphodèle et la fleur est folle ! Je connais des parcs qui en sont farcis, au printemps ; elles y poussent en toute liberté.

Je me rencarde sur la ” mémoire des arbres “. Je connais la mémoire de l’eau… Mais eux aussi doivent en avoir une et solide, sûrement.

véronique
véronique
il y a 10 années

Et comment les arbres savent-ils la forme qu’ils doivent adopter ? J’avais entendu une merveilleuse émission de JC Ameisen (déjà mentionné) sur cette question… tout cela ferait presque croire à
un Grand Horloger…

TempesduTemps
TempesduTemps
il y a 10 années

Et fautes d’aurtografe corrigées !

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