Le Doux chagrin ou Qu’il est difficile d’aimer… – Gilles Vigneault
Billet délicat sans peur et sans reproche… Mais vrai ! Qu’il est difficile d’aimer ! Même – et surtout – ceux qu’on aime. Être aimé de même mais pose moins de questions. À la fois plus narcissique et excentré, être aimé… On tente de sentir comment les autres vous sentent, d’infiltrer leur sentiments…
Mais aimer ceux que l’on a choisis, choisi d’aimer un jour… Il y a longtemps ou avant-hier. Et voir venir la ” petite entaille “*. L’on se dit : ” Non, ce n’est pas possible, pas lui, pas elle “. L’on réfléchit et l’on tente de s’apaiser : ” J’ai mal compris… Quelque chose m’échappe “. L’on revient à la charge sur la parole blessante, sur l’acte inélégant ; mille fois, on passe au tamis, on laisse de côté l’impur… Rien à faire. (Voir le billet 305 Le caillou dans la chaussure).
Alors, l’on se débat. On décide de ne plus aimer, comme si c’était possible, on s’en veut de s’être trompé, d’avoir cru l’autre incapable de cette avarice du cœur, de cette faute de goût, de ce manque… manque de quoi ?
Et l’on s’en veut de lui en vouloir et l’on compare : ” Est-ce que moi, j’aurais fait ceci ? Est-ce que j’aurais dit cela ? ” Mais comparaison n’est pas raison et je ne suis ni lui ni elle.
Et nous voici sur l’île de la Déception. Le cœur se ratiocine. La déception est un sentiment qui ne déçoit jamais disait ce pauvre François Mauriac. Qu’est-ce que ça veut dire, au juste ?
Alors, on prend un peu de distance, on attend que le temps fasse son travail d’oubli et/ou de ponçage, de lissage… Mais on sait que ” la petite entaille ” est là et elle fait un mal de chien.
Amis, si je vous ai déçus un jour, j’en demande pardon.
*P.S. : La Petite entaille est une très belle chanson de Thomas Mèneret.
http://fjag1309.free.fr/zik/mp3/La%20petite%20entaille%20v1.mp3