Encore un vrac ! Mais d’été…

rond de fumée et coupe rebelle
Quand tout se mélange un peu, salade de fruits d’été

J’ai sur le feu deux ou trois billets « sérieux ». Je ne peux m’y consacrer. Il y a longtemps que le mot vacances n’a pas le même sens pour moi qui ne travaille plus ; mais je suis prise par celles des autres, par l’été – même s’il est bizarre côté météo -, par une futilité ambiante, une nonchalance paradoxalement teintée d’excitation. Je ne fais rien et m’agite sans cesse !
Un appétit, en somme, un bavardage estival, un brouhaha de cigale.
D’abord une sensation vive et presque douloureuse, l’autre jour en allant à la plage. Il fait chaud mais il a plu la veille, les odeurs sont donc exhalées, exaltées, exacerbées : on passe devant un figuier et je prends en pleine figure le parfum de la feuille ; une puissance dans le subtil : l’enfance me saute au nez, me rattrape par les narines et me laisse K.O. debout. De plus, l’arbre est d’une grande beauté et ses feuilles sont des mains ou-vertes.

Figuier et photographe

Un autre émerveillement : les châteaux de sable. Les enfants en bâtissent encore. J’aime quand ils prennent l’allure de ruines. J’en ai tant fait avec mon frère et ma sœur sur les plages désertes et immenses à côté de Mazagan (El Jadida ⵎⴰⵣⴰⴳⵏ en amazigh) ou Mogador (en berbère : ⵎⵓⴳⴰⴷⵓⵔ Essaouira en arabe)…

Vaincu par la marée

Immenses, invincibles comme l’enfance, encore elle. Minuscules et fragiles comme les troglodytes qui volettent dans les arbousiers d’ici.

Troglodyte Alain Walker

On n’est sûr de rien : les températures en yoyo – les enfants y jouent encore – les ciels qui font les zèbres, passant du bleu idiot au fantaisies les plus dingues :

Rond de fumée et coupe rebelle

Et puis il y a les retrouvailles avec des artistes (Käthe Kollwitz, j’en reparlerai),  avec des ami(e)s, souvent les deux ; il y a aussi la gratitude pour les amis/écrivains/artistes qui me lisent et en parlent. Qu’il me soit permis de les citer et de les remercier parce qu’eux aussi travaillent chacun avec leur art et à l’écoute des autres : dans le désordre, merci Michel Naslot, Véronique Hoffmann-Martinot, Jean-Christophe Éon, Dominique Boudou, Feggari Xouw, Christophe Sanchez, Marie-Paule Farina… et tous les autres. Et si j’ai envie d’écouter à nouveau le très tendre Julos Beaucarne, les amis ne sont pas perdus, ils sont éclatés dans le vrac estival.

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