C’est à ça qu’on les reconnaît. Les trois dont j’ai choisi de vous parler aujourd’hui l’ont en commun et ils le disent. Il y en a d’autres, bien sûr, plein… mais avec ces trois là, on ressent complètement ce con affeto (affectueusement, avec tendresse), il vous est adressé à vous personnellement et vous empochez cette tendresse… Elle est pour vous, elle est à vous. Et comme ils sont tendres, on les croit petits et sans importance : erreur !
Couperin est mystérieux et cela participe de son charme immense mais ce qui domine c’est cette douceur, cette gentillesse totales. Il annonce la couleur, ainsi sont annotés de nombreuses pièces : avec tendresse, tendrement.
Schubert, l’ami, le frère… Partout, la nuit s’avance et il faut bien la tendresse fraternelle d’un tilleul – celui qui se souviendra de nous – pour nous consoler les uns les autres. Oui, Schubert est un tilleul.
Erik Leslie Satie enfin, autre homme si tendre et gentil, enfant parmi les enfants, nuage voyageur et parapluie danseur, qui compose La Danse de tendresse (Ballet Mercure), Tendrement et une foultitude d’œuvres douces et étranges.
Et comme il le disait, à la fin d’une lettre : Je vous salue, ventre à terre.