L’Orfeu de Brigitte…

Brigitte Girault est mon invitée (et je suis la sienne sur paradisbancale.over-blog.com/ )

Dans le cadre du projet de vases communicants : le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens autrement… Aujourd’hui avec “Les tempes du temps”

 

Pour être rassuré, l’amour… J’avais déjà parlé du mythe d’Orphée, il y a quelque temps sur mon blog. Je me disais que j’allais le convier encore, mais ici, sur le blog de Claire. Parce qu’il s’agit d’amour, dans son sens le plus élargi, le plus complexe et le plus noble, et qu’ici, il me semblait que mes mots y seraient bien logés.

L’enveloppe compte tout autant que le décor de sa maison. Là, un vase aux fleurs penchées, une note de couleur, une bougie, une musique dans l’air qui danse ses accords.

 

Et puis ce rien qui poétise le regard depuis l’angle du canapé où je me trouve…

 

Qui évoque Orphée se souviendra d’Eurydice, son aimée, l’épouse, l’amoureuse.

 

Dans la mythologie, elle court dans la campagne pour échapper aux assiduités d’un galant, marche sur un serpent qui la pique. Elle meurt de la morsure. Orphée est l’amoureux inconsolable, qui chante aux Enfers en s’accompagnant de sa lyre.

Il charme alors les démons et manifeste avec tant d’art l’amour qu’il porte à son aimée qu’il a le droit de ramener Eurydice à la vie sans jamais se retourner pour la regarder. Mais des doutes l’assaillent. Le suit-elle vraiment ? Est-ce bien elle derrière lui ? N’y tenant plus, il tourne la tête… et Eurydice disparaît dans la mort pour toujours. Orphée retourne seul chez les vivants avec toute sa douleur. La mort d’Eurydice le rassure peut-être sur la charge amoureuse qui était la leur.

 

Et puis surtout, surtout, oui, je me souviens du film de Marcel Camus tourné en 1958 (l’année de ma naissance, alors forcément, vous pensez si le film est d’une qualité d’exception !) Dans le film Orphée et Eurydice se rencontrent la veille du carnaval de Rio. Orphée est un conducteur de tram, mais aussi un danseur et un guitariste remarquable.

 

Folie et passion de l’amour.

Essoufflement et suffocation de l’amour fou.

 

Que se passe-t-il au juste pour qu’Eurydice cherche Orphée à en mourir, électrocutée par un câble du tram ? Que se passe-t-il pour qu’il la cherche jusqu’aux Enfers et la perde à jamais ? L’amour se rassure-t-il, absolument, de sa force, de sa loi, de son évidence à être là ?

Je me souviens de cette poésie omniprésente qui me coulait partout dans le chaud de l’été que la musique ombrageait. Un romantisme recouvrait toutes les images, toutes.

Le film « Orfeu Negro » de Marcel Camus reçut la Palme d’Or au Festival de Cannes l’année suivante, 1959, et, livrée à mes chimères de bébé, je ne pouvais rien savoir des musiques de Antonio Carlos Jobim et de la voix de Vinicius de Moraes. http://www.deezer.com/fr/#music/vinicius-de-moraes

 

Puis… Saviez-vous que  La Modification  de Michel Butor était une transposition du mythe d’Orphée ? Léon va retrouver Cécile à Rome, et durant son voyage en train, il finit par la perdre… se tournant et se retournant sans cesse sur son passé.

Orfeu-negro.jpg

 

 

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