Est-ce la fréquentation de Pierre Dac ? Me reviennent en mémoire des petites choses racontées par ma mère, ma Sido à moi (Colette était l’une des chouchoutes de ma mère) :
” Un de mes plus beaux fous-rires de lycée, racontait-elle, c’est le jour où j’ai traduit Felix sit patria mea par Le chat Félix s’assoit sur ma patrie “. Et moi de pleurer de rire à imaginer ma mère proférant cette ineptie !
Vous avez reconnu Dubout
Et puis aussi cette petite merveille : 1938 – Nîmes – L’épreuve de mathématiques du baccalauréat se déroule en amphi. Sido-Simone sèche. Une boulette de papier atterrit sur sa tablette, catapultée depuis un ban ou deux plus haut. Elle la déplie très discrètement et lit :
Le penseur de Rodin, muet et solitaire
Réfléchit moins profondément que vous, je crois…
Il n’aura pas à creuser sa cervelle de pierre
Pour pondre un long devoir qui vaudra au moins TROIS !
Le garçon savait rimer. Elle dit que c’était si joli qu’elle en oublia sa déception que ce ne fût pas la résolution des équations.
Une découverte récente vient pourtant assombrir ces évocations : ON NOUS A CHANGÉ LES LÉGENDES QUI DÉCORAIENT LES GAUFRETTES ; elles sont devenues sinistres et les gaufrettes sont beaucoup moins bonnes, évidemment ! J’ai cherché Après la pluie le beau temps et n’ai trouvé que Fais gaffe ! Au Vous êtes charmante s’est subsitué un affreux C’est la cata ! Je te demande un peu…J’en ai même mangé une qui portait la mention Poil au … Désolation. À quand la gaufrette Casse toi, pôv c… ? Je sais bien qu’il faut vivre avec son temps, comme disait ma mère mais parfois, c’est dur.
Les gaufrettes !J’avais oublié et vous me les rappelez,, petit plaisir du temps passé que je vais regoûter, je vous embrasse si vous voulez bien.
Bonjour, Marie
Vous me direz ce que vous pensez des nouvelles légendes sur les gaufrettes ! La gaufrette, proustienne comme la madeleine ?
Moi aussi, je vous embrasse.
Le talentueux – et anonyme – rimailleur était manifestement plus inspiré par Simone que par son devoir de mathématique. Ou alors, il avait déjà fini avant tout le monde et avait le temps. Auquel
cas c’était un sacré cador ! un matheux littéraire, pourquoi pas ?
À mon avis, le gars séchait aussi… Et la contemplation de Simone-à-la-recherche-des-équations-perdues l’a détourné de son ennui angoissé. J’interprète, bien sûr.
J’ai connu quelques grosses têtes, les bonnes en tout : elles forçaient l’admiration mêlée d’un zest d’envie. Elles n’étaient pas laides, contrairement aux idées reçues.
Ah c’est drôle, les gaufrettes ! je ne savais pas. “Poil au…” ça doit changer le goût du gâteau, ça ! On sait bien que le goût est un agencement de la vue et de l’odorat, du toucher aussi sans
doute. On t’apporte un plat que tu trouves succulent, puis on t’annonce que tu es en train de manger ton chat, sûr que tu trouveras ça répugnant, parce que tu seras horrifiée.
Tes anecdotes sont bien touchantes, Claire. Et aimantes. Donc je les aime ! encore une histoire de goût en décalé, en somme.
Je t’embrasse
Oui, les légendes ont beaucoup participé à mon désamour des gaufrettes. Manger un ” Fais gaffe !”, ça ne m’a pas plu.
Sido-Simone était une mine de “racontars” tous plus drôlatiques les uns que les autres. Elle était conteuse, la bonne femme.
Oh, moi aussi, je t’embrasse.
Merci pour ce Brel dont je n’avais pas remarqué à quel point il est un remarquable chanteur de tango. En tous cas, il a bien pigé les phrases dont les syllabes se décalent du tempo en
accélération ou en retenue et qui créent ce déséquilibre permanent (que l’on retrouve dans les pas de la danse) – et que les chanteurs nomment “rubato”. Dans une autre vie, je danserai le tango.
Merci aussi pour Dubout et ses chats (qu’il a beaucoup dessinés). J’aime les chats – et Dubout aussi bien sûr.
Quant aux gauffettes, je me rappelle qu’on les trempait dans le verre de Montbazillac pour cacher le goût de carton. Je n’aime ni les gauffrettes, ni le Montbazillac.
C’est vrai qu’il chaloupe sérieux, le Brel, en sa déclinaison. Je n’y avais pas pensé. Dans une autre vie, tu m’inviteras à danser le tango ?
Ce chat est particulèrement “chat” en son aspect diabolique, ce que j’adore aussi chez eux.
Berk de berk pour le carton gaufré et le Montbazillac. Y a des fois, on est content d’être grand.
elle est horrible cette gaufrette!!
Je t’accorde que j’ai choisi LA PIRE pour montrer ma déception ! C’est vrai qu’elle est affreuse. Je regrette presque. C’est la seule que j’ai trouvée déjà photographiée. Tu me pardonnes ?