Et voilà… Oublié, oui ! Ce petit mois, coincé entre le premier de l’année, l’interminable janvier mois-du-blanc-qui -broie-du-noir et mars, celui qui « prépare en secret (?) le printemps »… je l’ai oublié. Il est si petit et peut être si hargneux. Il sent que sa durée de vie est limité et souvent, il en remet ! Cette année, il a été à la hauteur ! Perdu mon immense pélargonium qui sentait si bon et plein d’autres pousses imprudentes. FÉVRIER ! Mois des purifications, mon œil !

Vaut autant voir un loup en son troupeau
Que le mois de février beau.
Et pourquoi l’ai-je oublié alors qu’il nous apporte tant de minutes de lumière supplémentaires ?
Je ne l’aime pas beaucoup. Le trois frères de Limbourg qui créèrent le magnifique livre d’heures Les Très Riches Heures du Duc de Berry moururent la même année. Regardez bien : tous les détails de l’enluminure sont superbes !
Bon, Février est loin… À suivre. Le texte est après la chanson de et par Jane Birkin.
FÉVRIER
Joignant l’ultime à l’agréable, un matin très tôt tu partis sans bruit. Vint ce vide stupéfiant et nécessaire. Je fis accorder mon piano. Ce fut un temps d’ambiguïté.
La froide nuit de février enrobait la maison musicale. La musicale nuit de la maison froide enrobait février. Peut-être, la maison froide de février enrobait la nuit musicale.
Toujours est-il que je t’écrivais et t’envoyais des rêves prémonitoires et des questions ; je tâchais de t’enrober en mâchant des flocons de neige. J’attendais la fin, je ne faisais rien. Je t’envoyais aussi des gambades, des sentences et des riens…
Un matin, nous entendons les grues avant de les voir, nous et elles fouillant le ciel, vers le Sud. Leur gentil cri multiple comme un salut. Elles passent enfin, vol de grâce, de mystère, soumis aux vents et aux courants puis elles s’éloignent.
Allégresse et respect de ce convoi.