J’étais partie pour écrire un billet sur les marchés… Puis, une langueur – pas d’automne – s’est emparée de moi. J’en connais la raison.
Le mot mousson provient du mot arabe maswim signifiant «saison». Dans MASWIM, il y a Swim. Je n’en dis pas plus sur ce contexte aquatique mais comme je me renseigne, j’apprends qu’il y a aussi une mousson africaine.
Normalement, il n’y a pas de mousson en Europe. Normalement. Enfin ici, en bas dans le parc, je n’ai pas vu d’enfants comme ceux-là :

Alors nos lamentations deviennent résignation. L’attente vire à la lassitude. La mélancolie, même si tous les signes de la reverdie sont là, tourne à la morosité. Dans MOROSITÉ, il y a ROSE… Faut repeindre nos cœurs avec ! C’est difficile quand tout est gris, jour après jour. D’ailleurs, ce n’est pas tout à fait juste : les pavés brillent et glissent. Et les feuilles de magnolias n’ont jamais été aussi vernissées.
Les conversations météo sont réduites au minimum : Oui, hein ? Pfffffff… Bon, ça va bien s’arrêter. Ah vous avez votre parapluie ! Oh, une éclaircie ! Les yeux au ciel, des soupirs comme des violons, plus rien à dire, on a déjà tout dit, on se répète, on radote, on respiape… On n’en peut plus !
Comme je disais à une amie récemment : Le premier qui vient me parler du niveau des nappes phréatiques prend ma main dans la… figure ! 😡
Là aussi, je m’informe : pas de chiffres récents mais début février 2018 (il faut donc ajouter deux mois de pluies continuelles), tout allait bien. Je me demande si le niveau des nappes est parfois trop haut et si c’est grave. Mais je crois qu’il est toujours trop bas.
Et pis, de très loin, me revient un livre : La Mousson… Je cherche et tombe sur ce délicieux petit bout de Pennac = rayon de soleil !
LE PETIT : Qu’est-ce que tu lis ?
LE GRAND : La Mousson.
LE PETIT : C’est bien ?
LE GRAND : Vachement !
LE PETIT : Qu’est-ce que ça raconte ?
LE GRAND : C’est l’histoire d’un mec : au début, il boit beaucoup de whisky, à la fin il boit beaucoup d’eau !
Il ne m’en a pas fallu davantage pour passer la fin de cet été-là trempé jusqu’aux os par La Mousson de Monsieur Louis Bromfield, piqué à mon frangin qui ne l’a jamais fini.
Comme un Roman, Daniel Pennac
Et d’encore plus loin, me revient un chanteur (merci, l’ami d’ici, l’ami d’Asie, de longtemps, de toujours) que bizarrement j’associe à la mousson. Le Siam ? Le Maswim ? Je n’en sais rien. Je sais qu’il a sa place ici.
Ces gamins à Bombay…Il y a de cela des lustres ma bonne dame, je partageais cette joie avec eux sous les pluies de la mousson. Quel souvenir agréable tu me fais vivre aujourd’hui ! Merci à toi ma chère Claire.
Ahhhh ravie, vraiment : cette photo m’a emplie de joie et est presque venue à bout de cette humide mélancolie. Savoir qu’elle t’a apporté du bonheur aussi, ça double !
Courage, on compatit, hors d’eau d’ici.
À part cette tendre pluie de pétales très réussie cette année, qu’on ose vous faire envier…
Merci pour la dédicace musicale!
Oh si, on vous l’envie la pluie de pétales ! Mais on a des échos-photos : cela console.
Cueillez des yeux toute la beauté !
Pour la musique, à toi merci : je me suis baladée dans plein d’anciennes chansons, ça vieillit très bien, ça ne vieillit pas, c’est hors temps.
“[…] ’anciennes chansons, ça vieillit très bien, ça ne vieillit pas, c’est hors temps.”
Pour les anciennes, entièrement d’accord avec toi, les cordes et textes savaient suspendre l’essentiel à jamais.
Mais c’est hélas devenu si réac et ampoulé que s’en est imbuvable. Ainsi vont les prétentieux.
Ben oui, certains ne savent pas s’arrêter… Ou cesser de se contempler, d’admirer ce qu’ils furent. Du coup, les pauvres, ils se goudronnent eux-mêmes.
Restons avec l’ancien. C’est du solide.
Et puis tant de p’tits nouveaux qui, s’ils ne filent pas le grand frisson – mais ‘ai peut-être passé l’âge ? – ont des émotions à offrir. Des exemples ? EUH…
Oui moi aussi, un peu Euh concernant les p’tits d’Jeuns… Y a du bon c’est sûr mais me manque mes 14 ans affamés pour, de leur qualité, faire menu toujours.
Bizarre ce très jeune ancrage à certaines musiques, presque involontairement, qui résiste à l’âge et ses courants…
Higelin s’en va… En France, je cherche… Un peu la Camille, mais répétitive. Sinon, chez les ricains, de jolies découvertes.
Mais comme tu dis, des repères, des gens qu’on écoute toujours avec joie (sauf certains qu’on aimait et qui se boursouflent, je pense à Ferré que j’aime moins ; mais c’est depuis que je sais de vilaines choses sur le monsieur). On n’écoute pas les bonnes radios, faut dire.
… oui, le niveau des nappes phréatiques ?
“Vlan” … quoi qu’est-ce que j’ai encore dit ?
Hé hé hé ! Si autrefois je l’ai fait, je ne te bafferai plus, juré, promis, craché. Pas toi ! (HEY, je t’ai donné des baffes ?)
Non, jamais … sur ce je m’en vais acheter des palmes (celles qui servent à nager).
Les oiseaux du voyage n’ont pas encore pointé le bout de leurs ailes ?
Pour les oiseaux du voyage (joli !), il semblerait que nous soyions les seuls à ne pas les voir vus-entendus…
Mais cette année, rien de rien !
Tu as vu, il fallait juste geindre un peu et HOP…. un peu de bleu dans le soleil et quelques rayons de soleil. Suffit de demander.
Euhhhhh oui les nappes phréatiques (pas taper…) – bon, sur une île le problème est autre.
Manset c’est bien, et pas si vieux que ça…
Non, pas taper… mais sauter à pieds joints dans les prairies qui sont des polders, oui !
Je ne me souviens plus s’il y a des sources à Tinos… Je me souviens de petits bras d’eau arrivant dans la mer, et d’endroiTs avec des roseaux.
Si Manset, très vieux quand même… Et d’après l’ami qui me l’a fait connaître, ça n’est plus ça du tout.
Ah cette résistance à faire des années 2000 un futur pour toujours! 😉
Hélas presque 20 ans déjà que les magasins “Sports 2000” ont pris un sale coup de pied dans leur futur et que Manset, années 70 révolution digestion, n’a plus cette voix de traverse, poésie paysages autres, juste quelques bricoles.
OPTIC deux miiiiiilllllllleeeeeee, tu te souviens de la pub et de cette voix disparue ? D’autres devraient disparaître aussi, sans mourir forcément, bien sûr, juste s’arrêter quand la source est tarie.
Ah non, connaissais pas, “OPTIC deux miiiiiilllllllleeeeeee” par l’officiel décoré Johnny (viens de jeter une oreille sur l’archive UTUB) ! Rire retour en arrière, mais fait pas bon de se sentir vivre de plus en plus en flash-back ! 😉
Santé à Sports 3000, qui connecte votre robot à l’écran et verre à pied sans transpirer!
Oui, il y a des sources (l’eau à mon lavabo), je rêve d’une semaine de pluies, la sécheresse cet été va être problématique… Au fond du vallon, les crapauds ne sont pas encore au courant, ravissement de leurs concerts nocturnes. Dommage pour Manset, je n’ai pas suivi ce qu’il fait.
Je rêve aussi d’une semaine de pluie pour les crapauds, pour les sources, pour l’île ! Prière d’invoquer les dieux pour avant le 31 mai ! Aujourd’hui, ici, l’été.
J’allais te répondre et je vois : 2018 ! Shame on me… Les petites bottes transparentes me bottent. Et les enfants sous la pluie ! Souvenir d’une pluie diluvienne à Marrakech, chose plutôt inhabituelle, on pataugeait dans les flaques avec des cris de joie.
Oh non pas de honte ! Mars 2018 : il pleuvait. Mars 2023 : il ne pleut pas depuis janvier et soudain – après moultes danses et publication de ce billet – on patauge : youpi !
J’essaie de me souvenir si j’ai vu la pluie à Marrakech en six ans de vie là-bas : pas moyen. C’est pourtant sûrement arrivé. Des souvenirs de vent de sable, de vols de criquets et de neige, oui de la neige, sur l’immense Atlas… mais pas une image de pluie ! J’imagine l’allégresse !