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Si la sublimation est l’art d’accomoder le malheur, alors, lentement, entre ses plumes, j’essuierai le chagrin. Je l’effleurerai comme une tête d’enfant.
Je ferai une place immense pour l’Invisible, celui dont je sens, dont je veux sentir l’infini glissement. Celui dont les visites, les surgissements accaparent le silence, sont le silence. Je serai dans l’écoute totale.
Je laisserai encore l’abondant balancement de la peine saisir chaque recoin du corps. Jusqu’à ce que l’éloignement majeur intègre sa place mouvante.
Tu es l’Invisible. J’ignore si le TU ou le IL est de rigueur. J’ignore tout. Comment énoncer ton existence et ta disparition. Les mots, les phrases se dissolvent, font défaut. Ta mort m’a désappris, m’a déprise.
Tes pas sont recouverts.
Tu es comme ce village si petit que l’entrée est presque à la sortie.
J’ai mal pour toi.
Et cette photo, si attendrissante : l’enfance, l’innocence, la confiance.
Je me dis souvent dans quel monde mettons-nous nos enfants !
Oui, c’est un texte interminable… Et dans ce monde, il faut aller chercher la douceur et la beauté où elles sont avec un retour à la ” vraie vie ” chaque fois plus difficile.
Merci de ton passage, plein de compassion au beau sens du terme.
( )
d e s e r t
les accents n’ont plus de lieux où s’étoffer
Ce texte, septième et dernier de Après, l’Invisible dit aussi que ” le chagrin n’est plus l’hôte de passage. C’est le pays lui-même. “