L’autre matin, assise dans la cuisine face au parc de la résidence, mon œil est saisi par une tache rouge vif, une peinture d’apache sur oiseau. C’est la première fois que je vois un pic épeiche ici. Il est magnifique et me laisse le temps de l’admirer et puis ppfffttt… Il paraît qu’il s’exprime par des “kix” et des “chick” plus doux et plus bas. Et bien sûr, il tambourine quand il cherche compagne. Sinon, quand il creuse un tronc, il martèle.
Autrefois, une sittelle torchepot habitait là ; elle était drôle à tournicoter sur le tronc, la tête en bas. Mais son arbre, enfin celui où elle officiait, est tombé. Du coup, nous ne la voyons plus, elle a changé d’arbre. J’espère qu’elle est encore dans le parc mais sa fine présence me manque. Je lui avais écrit un haïku :
C’est elle !
C’est la sittelle !
Hélice à l’envers des vieux chênes.
Vous le savez, bien sûr : le mot OISEAU est le mot le plus court contenant toutes les voyelles (à part le Y) ; quand je pense à eux, le mot qui s’écrit dans ma tête – car je vois la langue – est ZOIZO. Et lorsqu’on parle des oiseaux, cela fait à l’oreille une jolie chanson : zoizo, à soi tout seul un petit chant, deux petites notes zézéyantes ou zozotantes chantées par un enfant. Rossignol ou alouette, bien sûr.
Encore un joli billet petit mère…Merci! Et merci à Jaja aussi pour ce blog puisse à nouveau vivre.
Les oiseaux aiment les arbres et nous aussi, n’est-ce pas ? Allusion à notre travail en cours.
Et oui, encore merci à Jaja, le (bon) génie de ces partages. Tu aurais adoré ce pic épeiche !
Oui, trop beaux ces zoizos, qu’est-ce que le naturel ne ferait pas pour paraître artificiel?!
Non je voulais dire : naturel-supra-naturel (heureusement les yaourts ne portent pas cette étiquette, encore).
Autre chose, perso-public-philja : merci pour votre appréciation de la remise à flot de ce blog, le coeur est au coeur. Mais c’est bien sûr le contenu qui en fait sa qualité, vous savez ça, pas le contentieux, non le contenant!
(Ah!, personne n’est à l’abri de l’artifice de son naturel…)
Je ne compte plus les stupéfactions devant l’imagination débordante de la nature, formes et couleurs. Quant au blog, taratata, jeune homme, là c’est formes et fonds qui marchent à l’amble. Contenu et contenant, soudés.
“marcher l’amble” : je ne connaissais pas l’expression, merci.
Et à de suite wiki-consulter (15 ans bientôt, formidable outil!), content de voir du Eadweard Muybridge en action, au galop! Comme les oiseaux!
D’autres animaux (dont ma girafe adorée) marchent à l’amble. J’étais ravie le jour (lointain) où j’ai fait cette découverte. Je suis beaucoup avec les animaux en ce moment et j’en apprends, j’en apprends. Le bonheur de ne jamais finir d’apprendre. Les oiseaux galopent très bien, ils sautent aussi très haut parfois. Et certains font des nids (d’amour) à leur dulcinée avec des coquillages et des fleurs : on n’en croit pas ses yeux ! Bon je retourne à Jean de la Fontaine, mon maître.
Qui fait des nids (d’amour) avec des coquillages et des fleurs? Alors qu’en notre européenne province nous avons Dunlopillo®, Treca®, Bultex®*, etc. Je veux des noms!
(*) pour cette maison, ma participation à leur dernière campagne de pub avait été jugée médiocre par les professionnels de la profession : “No s*x without Bult*x” avais-je proposé.
Tu n’imagines pas les audaces du délicieux ” oiseau jardinier satiné ” d’Australie : c’est un délire de formes et de couleurs, une débauche (!) d’imagination : les femelles viennent visiter et si ce n’est pas à leur goût, passent dédaigneusement leur chemin.
http://sweetrandomscience.blogspot.fr/2012/10/les-constructions-de-loiseau-jardinier.html
Sont c… chez Bult*x : elle était géniale ta formule.
Chers amis poètes, bonsoir. Je vais encore ramener ma fraise et me mettre hors sujet mais ces charmants pics me posent un problème. J’interviens donc parce que sur le nombre de lecteurs, il est tout à fait possible que s’y trouve un ornithologue, et je l’interpelle :
La photo du haut, la video à gauche, pas de problème, pic épeiche femelle et mâle.
Sur la video, le juvénile qui reçoit la becquée devrait donc être un épeiche lui aussi, d’ailleurs il en a la taille (l’épeichette est minuscule), et le bas-ventre rouge, mais… il a le béret rouge de l’épeichette (?!).
Alors je pose la question : où ce blanc-bec est-il allé chercher ce béret ? J’attends.
Merci de votre attention.
Quel œil, cher Horus, œil de lynx !!! J’aime infiniment les oiseaux mais – comme pour les arbres et les végétaux en général – j’ai un mal fou à les aborder en scientifique : trop occupée par le plaisir des yeux pour retenir des informations précises. Donc ne comptez pas sur moi pour éclairer votre lanterne. J’ai bien vu les histoires de béret et ventre rouges, différences entre pic épeiche et épeichette. Je ne pensais pas soulever un tel lièvre en proposant ces images. Le bestiaire s’élargit : lynx, pics de toutes sortes, lièvre… et l’ornithorynque. Euh, non, l’ornithologue.
Plus la peine de déranger l’ornithologue ! J’ai trouvé la réponse dans un bouquin à oiseaux : c’est justement parce que le blanc-bec est un juvénile qu’il a ce béret rouge… qu’il perdra en grandissant ! (car il n’est pas un pic épeichette. Vous suivez ?)
Maintenant, je serais heureux de rencontrer le grand architecte pour lui demander pourquoi cette fantaisie. Il avait bien une idée derrière la tête, il ne s’est pas compliqué la vie sans raison… Pour provoquer les prédateurs ? ou pour traverser la rue en toute sécurité sur le chemin de l’école ?
PS. Et je n’ai rien dit de la “vue d’artiste” du début. J’aurais pu mais vous ne saurez pas pourquoi.
Nous avons la clé de l’énigme : c’est vrai qu’entre les changements d’un sexe à l’autre, selon les saisons, selon l’âge du zozio, on peut chercher longtemps. Mais vous êtes tenace et vous avez trouvé : Bravo ! Quant aux raisons, je suis certaine qu’elles existent. j’aime beaucoup l’idée du petit pic allant à l’école avec son petit béret rouge.
Ton oeil de faucon Horus est fait pour nous guider… Merci!