David Bowie : Cat People dans Inglorious Basterds film uchronique
Il aurait été une fois… On a tous pensé un jour que les choses auraient pu se passer différemment et que toute une hisoire, la nôtre et/ou celle des autres auraient été chamboulée. On refait l’histoire avec ses effets plus ou moins contrôlés façon domino ou façon papillon.
L’uchronie, c’est l’utopie du temps, c’est dire : ” et si l’histoire ne s’était pas déroulée comme ci mais comme ça ? “. C’est un non-temps, temps qui n’a pas été, n’est pas, ne sera pas.
La plus ancienne uchronie apparaît sous la plume de Tite-Live qui imagine : ” et si Alexandre le Grand avait lancé sa conquête à l’Ouest plutôt qu’à l’Est ? ” Toute l’histoire en eût été changée comme si le nez de Cléopâtre avait été plus court…
Roger Caillois lui, met en scène un Ponce Pilate qui gracie Jésus… Vous imaginez la suite ? Pâques, Noël et tout le tralala, au panier !
Plus près de nous, dans Histoire du siège de Lisbonne, José Sarramago met en scène un correcteur qui, remplaçant un OUI par un NON dans un texte qu’il travaille, change le cours de l’histoire du Portugal au XIIIe siècle, le sens du livre et sa propre vie.
Côté film, beaucoup d’uchronies bien sûr, car avec des SI, toutes les portes s’ouvrent : La vie est belle de Frank Capra, raconte la vie d’un homme bon qui un jour joue de malchance et fait faillite. Désespéré, il tente alors de se suicider en se jetant du haut d’un pont. Clarence, à droite, ange de deuxième classe et sans ailes est envoyé sur terre pour le sauver. L’ange va alors lui montrer ce qu’aurait été sa ville s’il n’avait pas existé et toutes les répercussions que les petites actions de sa vie ont générées. Conseillé en cette période de Père Noël.
Tout est possible avant le choix, écrit Jankélévitch, mais à partir de l’actualisation, la puissance devient impuissance devant l’impossibilité de n’avoir pas choisi ce qu’elle a choisi.
Et vous, quelle est votre scénario uchronique favori, si ce n’est pas trop indiscret ?
“Une façon de dire “Ça aurait pu être pire ” ? “
Oui sûrement, y-a de l’incantation dans le passé mis au futur. De la prière aussi peut-être mais surtout son envers: se faire d’abord Dieu et prévoir les réclamations au service
Clients.
Le service après vente de Dieu… Ouafff. Incantation, sûrement, ou ” ce à quoi vous avez échappé ” parce qu’en général le scénario au futur antérieur est bien pire que celui qui est vraiment
arrivé. On ne sait âs, hein , Comment savoir ?
Cela me fait penser aussi à un livre, que je n’ai pas lu bien sûr, sorti en 2009 de Fabrice d’Almeida avec Anthony Rowley, “Et si on refaisait l’histoire ? (Odile Jacob) où les deux
auteurs s’affranchissent de bon coeur de leur devoir d’historien pour… mieux le faire! : Si Ponce Pilate avait gracié Jésus, si les Arabes avaient gagné la bataille de Poitiers contre Charles
Martel, si Louis XVI avait réussi à quitter la France et Napoléon III à empêcher la guerre de 1870, si les Allemands avaient gagné en un mois celle de 1914 et si les Américains n avaient pas
lâché la bombe atomique sur le Japon… (d’après le site Amazon.fr)
À chaque réalité, son poids de fiction.
Mais n’y a-t-il pas quelque chose de terrorisant dans l’uchronie? Avec la propagande comme porte-voix…
C’est vrai qu’on peut faire dire des tas de choses au What if ?… Je suis frappée de voir combien d’écrits de science fiction sont basés sur l’uchronie et combien les monde présentés
alors sont totalitaires, souvent. Une façon de dire “Ça aurait pu être pire ” ?
Moi, je pense à “Destin” de Tim Parks. Un homme décide de quitter sa femme. Il revisite son couple. Et s’il l’avait quittée il y a vingt ans, est-ce que tel bouleversement en lui aurait quand
même eu lieu ? Quelle porte, sur quel couloir, aurait-il ouverte ? Ce livre, un long monologue intérieur, un long questionnement…