On m’accuse d’être mièvre ? Que dira-t-on à Maître Dôgen, ce sage du treizième siècle japonais, lorsqu’il, écrit : ” l’univers entier est fait des sentiments et des émotions des fleurs” ?
Christian Bobin L’homme-joie
Pour certains, c’est sans doute la seule solution à l’incohérence totale de cette vie et de ce monde. La voix (voie) de la poésie (m’) est indispensable. Alors pendant quelques instants – et je veux croire qu’ils sont aussi réels que la réalité – se baigner dans cette eau, s’y reposer d’un monde fatigant. C’est cela, se défatiguer. Et savoir que cet autre monde est vrai, qu’on peut y séjourner, parfois et repartir, nanti d’un trésor.
“le gars qui signe Jésus” ! non mais voulez vous bien manifester un peu de respect pour mon fils?
Sans penser à mal ! Pour sûr !
Pardonnez leur, car ils ne savent pas.
Merci pour le clin d’oeil Rictus !
Avec grand plaisir, Véronqiue. Tu y avais pensé, n’est-ce pas ?
Ben vrai ! la phrase à Matthieu, elle est véridique, j’avons vérifié parce que je croyais (erreur!) que c’était une invention au gars qui signe Jésus.
Et sur la tête à Matthieu, y a pas qu’un cheveu !
I cause bien, hein, le gars Jésus pis il en connait des choses ! Un poète, peut-être ou ce genre de gusses bien rêveur…
Si qu’y r’viendrait
Qui ça ? Ben l’trimardeur galiléen
L’rouquin au cœur pus grand qu’la vie
Jehan RICTUS
Madame,
je ne sais si je dois à votre sollicitude ou à la persécution que me font subir mes ennemis, cette épithète de “cador”. Ce vocable n’a pas cours à Genève où je fus élevé, et Mme de Warens ne le
connaissait pas non plus. J’ignore donc s’il est laudatif ou non, et vous comprendrez que j’ai toutes raisons d’être méfiant, la société de mes semblables m’ayant hélas appris que les
apparences des meilleures intentions dissimulent trop souvent une volonté de nuire. Quoiqu’il en soit, fidèle lecteur de votre chronique, je saisis l’occasion de vous dire combien le sentiment de
la nature qui se dégage souvent de vos paroles et des images qui les illustrent console ma solitude et parle à mon coeur chagriné.
Monsieur,
Je vous dois des excuses et des explications. Mais d’abord laissez moi vous dire ceci : CADOR, de l’arabe قدير, qadir (« capable, puissant »). Vous voici rassuré, j’espère, sur
le sens de ce mot qui, soit dit en passant, vous sied.
Cador est aussi un personnage du cycle arthurien et non des moindres : duc de Cornouaille, il devint roi d’Écosse après la mort d’Arthur.
Mais foin de culture, ce terme était donc sous ma plume (?) une vive louange. Je vous prie de ne pas vous alarmer. Continuez d’herboriser : c’est une excellent remède au délire de persécution
mélancolique qui vous accable, je crois.
Je suis très flattée de l’intérêt que vous vous bien porter à mes modestes productions et suis heureuse qu’elles vous apportent une peu de consolation.
Dr Rose Nève
on lui répondra, à Maître Dôgen : “regardez les lys des champs : jamais Salomon dans toute sa gloire ne fut vêtu comme l’un d’eux” (Mt6,28-29)
Salut, Jésus ! T’as vu comment à quelques siècles d’intervalle, ils se causent, Dôgen, Matt et d’autres encore ? On ne dira
jamais assez les vertus de la contemplation ! Un des meilleurs sur le sujet reste Jean-Jacques (Rousseau) : un cador.
“Le figuier forme ses premiers fruits, les vignes en fleurs exhalent leur parfum”. Cantique des Cantiques
J’ai eu le sentiment que ton blog était aujourd’hui en correspondance avec le mien. Est-ce que je me trompe ? Dans la perception poétique d’une sorte de contemplation. Etre au monde et y
assister, et le vouloir prendre dans les yeux.
C’est vrai… Mais dans le monde-tel-qu’il-va, pas de contemplation possible, n’est-ce pas ? Alors, restent les poètes et les sages. Pour le reste essayer d’en rire quand c’est possible.