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Non, marcher n’est pas l’outil illusoire de l’oubli ; d’ailleurs qu’oublier et pourquoi ? Marcher serait plutôt, pour moi, le paradoxe de la contemplation active. Paradoxe puisque contemplation induit immobilité. Ce serait une contemplation mobile. Une déambulation, par définition sans but précis, pourtant pas une promenade.
Elle marchait sans fin mais marcher ne “trompait ” pas sa douleur. Marcher n’effaçait pas le deuil […] Marcher ne console pas. Marcher fait penser. Chaque pas argumente. Chaque genou qui se soulève, […] qui ouvre l’air, amène une question qui s’ouvre, elle aussi, à l’intérieur de la tête. Marcher fraie quelque chose dans le lieu, fore quelque chose dans le temps.
Pascal Quignard Les Solidarités mystérieuses, Gallimard 2011
P.S. : Mon billet n°232 du 8 octobre 2011 intitulé ANDANTE était plus léger. La musique de Schubert est si tendre…
Moi, quand je marche je pense que je marche et je regarde partout autour de moi.
Ça c’est tout toi ! Et comme tu as raison, une chose à la fois et être dans ce qu’on fait… Des yeux sur pattes et de l’attention au lieu et à l’instant. Je t’imagine et te suis. Souvent tu
marches devant moi.
C’est en marchant que je touve mes meilleurs jeux de mots. C’est d’abord un besoin de m’aérer l’esprit puis ça devient une source d’inspiration. Cette fameuse contemplation mobile (maux-bile).
Bienvenue à vous et au Je-de-mots sans bile (si possible)… Moi, les mots s’absentent quand je marche et c’est pas mal. Mais si c’est pour jouer avec eux, ça doit être bien aussi !
Marcher c’est aussi s’émerveiller sur l’éclosion des libellules aux ailes beiges et corps bleu, posées sur les jeunes crosses des fougères, une liane de chévrefeuille en fleurs qui chatouille le
nez et sous, dessous, les premières fraises des bois… Marcher les yeux grands ouverts, le nez palpitant, les oreilles et cheveux au vent avec Django caracolant, fusant du ruisseau,
s’ébrouant.Marcher en ne pensant qu’au moment présent, s’ouvrir au monde et vivre cet instant avec joie. IL nous accompagne partout…..
Oui, tout cela, tous les sens en éveil, réceptif à l’extérieur et attentif à l’intérieur. S’élargir et entrer en communication avec tout ce qui continue avec ou sans nous.
Les petites fraises des bois relèvent la tête : merci !