Ce ne sont pas des regrets graves, des sentiments qui minent la vie et rongent la mémoire… non, ce sont des petits regrets, car les appétits sont si nombreux et si grand le Désir qu’il est impossible de faire tout ce qu’on aurait voulu. La palette va du regret rigolo – parce qu’on sait que ça, vraiment, on n’aurait jamais pu – au regret plus amer car la chose était réalisable et seules la paresse et/ou la trouille nous ont bloqués… Et l’on vous dit : » Mais qui t’empêche ? Il n’y a pas d’âge pour s’y mettre » Et patali et patala… Mais ça n’est pas vrai, il est trop tard et peut-être que ce petit désir est mieux là, dans sa boîte à regrets…
Dans la rubrique « petits regrets » et en désordre, liste non exhaustive :
« Quiconque plie mille grues de papier verra son vœu exaucé. »
– Être un super bricoleuse, genre » ce week-end, j’ai retapissé la chambre » ou encore « bon, c’est pas dur, tu vois, (non non je ne vois rien !), tu prends ton rouleau comme ça et tu passes une fois dans ce sens et… » Déjà décroché, déjà découragée, immensément lasse…
– Plonger… Quelle affreuse histoire : j’adore nager, l’eau est mon deuxième élément, je m’y sens chez moi mais y entrer par effraction, comme ça, plaf, non, je ne sais pas, je ne peux pas, les tentatives d’apprentissage ont été si douloureuses… Bon, encorrrrre rrrrraté
– Faire des ricochets : ce qu’ils ont pu m’énerver, mon frère à ma sœur, à compter leurs ricochets, cinq, six, sept ! Moi, déjà du mal à trouver un caillou plat, puis la bonne position, légèrement penché de côté, enfin balancer le caillou avec un geste somptueux, genre swing de golf et le regarder sautiller à la surface. Ben non, c’était pas pour moi non plus. Déception et malédiction sur la maladroite (et malagauche aussi, d’ailleurs !)
– Le tango …. ah, ça c’est presque un grand regret tant le manque est violent, aussi violent que le danse elle-même, la complexité des pas, les glissés, les tours, et la musique enveloppante, et les robes fendues … Pas forcément le tango virtuose et intello. Le tango simple, kitsch sûrement mais raffiné. Et deux films vraiment jolis, des petits bijoux : Je ne suis pas là pour être aimé (2005, de S. Brizé avec P. Chesnais, Anne Consigny, G. Wilson etc. à gauche) et L’Acrobate (1976, de J.-D. Pollet avec Melki et G. Marchand etc. à droite). Si vous voyez l’un ou l’autre à l’affiche, courez-y, vous ne regretterez pas !
Pas jalouse, ni même envieuse… non, juste penser que les dons sont bien mal partagés, les fées sur le berceau pas toujours bien inspirées, le rapport au corps et à l’espace bien compliqué et les complexes bien encombrants.
Une autre fois, les grands regrets. Là, tout de suite, l’ami Chopin… Je n’ai pas osé la valse éponyme par Françoise Hardy, pas si mal, finalement. Et Souchon aussi. Mais, le piano, c’est beau ! Non, je ne regrette rien.