Une histoire du temps passé : un de mes oncles, le plus turbulent des trois frères, était l’as des embrouilles en tous genres. Tout ce qu’il nous racontait sur sa jeunesse bordelaise était à pleurer de rire. Et cette anecdote, entre autres : un jour d’été, fin des années trente – il est tout jeune. Avec son inséparable ami Pipoche, ils décident qu’un bon bain leur fera du bien. Et les voilà, en slip sur les quais de Bordeaux, bien décidés à rallier l’autre rive. Ce qui fût dit, fût fait. Elle est large, la Garonne, à cet endroit-là mais nos deux lascars nagent et se marrent. Arrivés rive droite, très attendus par le comité d’accueil, outre les badauds impressionnés par la performance, un groupe de pandores : direction le poste de police.
D’autres très bons nageurs de Garonne ou plutôt de Gironde, les sangliers et les chevreuils qui paraît-il, traversent l’estuaire et font étape sur la belle Île Nouvelle dont je reparlerai.
Le renard aussi nage bien, c’est aussi un super pêcheur (comme mon oncle et son pote Pipoche d’ailleurs) ; la photo proposée n’a pas été prise sur l’estuaire (pas trouvé) mais dans le Danube : ça ne fait rien, il est très beau quand même !
On dit que les lièvres nagent et ça ne m’étonne pas. Par contre – et je suis très déçue – les chimpanzés sont incapables de faire la brasse même coulée.
Et je pense au livre de Pierre Patrolin, La Traversée de la France à la nage (P.O.L., 2012), ce monsieur qui n’est bien que dans les rivières et qui, de Garonne en Lot, d’Allier en Seine, traverse tout un pays au plus près de l’élément liquide, barrages et cascades inclus.
Et puis lui aussi, là, juste dessous, il se baigne, mais pas dans la Garonne, ça se saurait ! Ça me donne une envie folle d’y aller… Dans l’eau, bien sûr ! Vivement les bains d’eau vive, vivifiante, de rivière, de mer !
Belle photo du sanglier surpris jaillissant de son domaine de terre et d’ombre pour plonger dans l’eau et la lumière. Qu’est-ce qui le pousse à prendre de tels risques ? Fuir un endroit hostile
ou aller vers un nouvel eden ? (4 km quand même)
Aller trouver les laies, bien sûr ! Ou peut-être changer d’herbage et en être réjoui, comme les veaux ? Saviez-vous, Horus, que le sanglier grommelle ou nasille ? Oui, bien
sûr…
La photo est superbe mais je n’ai pas trouvé l’auteur : s’il se reconnaît (on ne sait jamais), qu’il me le signale !
En décalé de ton billet : savais-tu que les poissons baillaient ? Qu’ils avaient besoin de la détente du baillement pour évacuer du stress ou rejoindre un état de plaisir ? Ceci dixit Boris
Cyrulnik…
(perdu la réponse – je recommence)
Quand je serai grande, je serai éthologue, comme Boris C. Et “bêtement”, le fait de savoir que les poissons baillent me fait grand plaisir. Peut-être parce qu’on a du mal à faire le lien entre
les poissons et le plaisir. Eux, au moins, ils nagent !