En attendant l’oragePlus tard, on dira :
– « C’était quand déjà ? Ah oui, début juin 11. »
– « Mais non, pas juin ! Août au moins, souviens toi, il faisait si chaud ! »
– « Non et non, début juin, je te dis… »
– « Je crois pas, pas possible ! Souviens-toi, il y avait eu un bel orage, un orage d’été quoi ! »
– « C’est vrai… et puis, tout était grillé, cuit, cramé, rôti. Attends, je prends l’agenda 2011 : mince ! fin mai, début juin, pas de pluie depuis deux mois ! »
C’est vrai que l’air était étouffant, même qu’on était allées se tremper dans la rivière, qu’on avait croisé un pêcheur qui s’en allait « à cause de la grêle qui arrive ». Ouh la la, c’est un gars du coin, un pêcheur en plus, ils s’y connaissent en météo, les pêcheurs ! Tout ça, c’est la faute aux stoupniks !
J’avais frémi pour les fragiles coquelicots qui allaient prendre des trombes sur leur jupe si fine et pour toutes les cerises non cueillies. J’avais pensé à toutes les fenêtres grandes ouvertes de la maison. À ceux qui seraient contents (grenouilles et cagouilles), à ceux qui auraient peur peut-être (oiseaux et enfants)… On était rentrées. Juste à temps.
Rentré le linge, penché les chaises de jardin, rangé les outils de jardinage tandis que l’orchestre là-haut jouait l’ouverture de l’opéra avec cymbales et grosse caisse, son et lumière et tout le tremblement, le tralala, le toutim-tutti.
Allez : MUSIQUE